Archives mensuelles : septembre 2012

Bone Magic , de Yasmine Galenorn

Bone Magic, de Yasmine Galenorn (tome 7 de la série Les Soeurs de la Luneéditions Milady)
Camille voit sa vie de plus en plus bouleversée. En une semaine de temps, elle retrouve Trillian son mâle dominant, et va perdre l’un de ses 2 autres amants pour une durée indéterminée. Si seulement cela était le pire ! Mais non, les catastrophes s’enchainent et Camille va devoir affronter son destin pour le meilleur et pour le pire. L’avenir est de plus en plus sombre à Seattle, alors qu’en Outremonde la vie est plus noire encore…
Ce nouveau tome de la série des Soeurs de la Lune marque un tournant dans la série mais aussi dans le style de l’auteur. L’écriture y est plus sombre, plus grave, moins légère. On sent que Yasmine Galenorn souhaite donner à ses personnes un nouveau relief. Les lecteurs qui pouvaient trouver les premiers tomes un peu fleur bleue risquent d’apprécier ce changement de style.
Sans parler de virage à 180 degrés, les soeurs de la Lune passent du statuts de gentilles filles mièvres à celui de méchantes sorcières.
Fidèle à elle-même, Yasmine Galenorn nous dépeint ici une Camille combattante, écrasée par son destin mais qui essaie de suivre son instinct et ses désirs pour survivre. Une femme résolument moderne qui ne pourra que plaire aux lectrices qui se retrouveront un peu en elle. Car si Camille est une femme libre, elle n’en est pas moins investie d’une mission difficile qu’il lui faudra mener de front, un peu comme toutes les femmes actuelles.
Les autres personnages qui gravitent autour d’elle sont un peu en retrait, le livre se concentrant essentiellement sur le trio d’amants formé par Camille/Morio et Flam (puis plus tard Trillian). Mais cela soulage un peu la lecture car nous avons parfois tendance à nous perdre dans les méandres de personnages aux noms parfois très semblables.
L’histoire s’épaissit encore un peu plus avec l’arrivée de conflits politiques. Malheureusement de ce côté là l’auteur s’emmêle un peu les pinceaux et nous avons du mal à suivre les conflits d’intérêt de chacun. La lecture peut paraître parfois un peu confuse à cause des nombreux noms qui se ressemblent, des deux mondes à avaler et de toutes les informations à assimiler.
Cependant, Bone Magic reste un bon roman. Moins léger que les premiers mais tout aussi plaisant à lire. On sent que l’auteur est à l’aise dans sa série et qu’elle nous promet encore de nombreux rebondissement (ce tome esquisse déjà les contours des futurs dangers pour les trois soeurs).
Une fois de plus à consommer avec légèreté pour cet été sur la plage.
Pour qui : Les lecteurs qui ont aimé les premiers tombes. Nous ne conseillons pas ce livre en lecture indépendante car de trop nombreux faits et personnages antérieurs perdraient le lecteur.
Les + : On retrouve l’univers de la série, les personnages. On assiste à des retournements de situation inattendus et qui laissent présager des suites intéressantes. La plume de Yasmine Galenorn est plus grave que par le passé ce qui en fait un roman peut-être plus sérieux.
Les – : Les conflits politiques sont un peu brouillon, les noms choisi pour les lieux et les personnages sont trop proches si bien que l’on s’y perd un peu.
Infos pratiques :
Poche: 472 pages
Editeur : Milady (23 septembre 2011)
Collection : Bit-Lit
Langue : Français
ISBN-10: 2811205861
ISBN-13:
 978-2811205867

Singularités , de Gilles Bizien

Singularités, de Gilles Bizien (one shot, éditions Kirographaires)

Dans un monde gouverné par la tyrannique Hellsia Horn , les gens différents n’ont pas leur place. Ces gens hors du commun représentent une menace et doivent être traqués jusqu’à ce que mort s’en suive. Attention, si votre nom est sur la liste, il est peut-être déjà trop tard.
Singularités raconte les péripéties d’une poignée de réfractaires qui vont essayer de renverser le tyran, au péril de leur vie.

Je ne sais pas vraiment par où commencer pour parler de cet ouvrage qui, comme le laisse penser le titre, est bien singulier. Gilles Bizien est un auteur que j’ai découvert à travers un tout petit roman et un recueil de nouvelles. Le tout m’avait plutôt intéressé avec de bonnes idées et un style agréable (il s’agissait des ouvrages Enfants pour l’Enfer et Spectres et autres noirceurs ). Cependant écrire un roman n’est pas la même chose qu’écrire des nouvelles et un novelliste ne peut pas toujours être à l’aise dans les deux genres.
Ici Gilles a peut-être vu trop grand, trop vaste. Car pour faire court : je n’ai pas compris. Pas compris où l’auteur a voulu m’emmener. J’ai été déçue de ce titre, habituée à autre chose de la part de l’auteur.
Je n’ai pas compris l’histoire, pour commencer. Pourtant le résumé m’avait alléché, j’avais hâte d’entamer cette lecture. Sauf que je n’ai pas retrouvé dans le livre ce que l’on m’annonçait dans le résumé. Hellsia Horn est un tyran qu’il faut combattre. Ok, très bien. Mais je n’ai rien vu qui illustrait cette thèse dans le quotidien des personnages (cette femme est certes folle comme on le voit mais je n’ai pas vu en quoi la société était sous son joug, en quoi la population souffrait, en quoi il fallait autant que cela lui faire la peau, ni en quoi consistait son organisation Werewolf). 
De même que les personnages présentés sont tous d’un caractère hors du commun (un tueur psychopathe, un vendeur d’origami qui cache un secret, une femme que l’on connait finalement assez peu, un transsexuel qui se suicide et n’apporte rien à l’histoire), je n’ai pas compris en quoi ces personnages étaient si différents du reste de la population. On doit donc croire le narrateur sur parole lorsqu’il nous dit que ces gens présentent des singularités qui les font sortir du lot, et qu’ils vivent dans une société horrible gouvernée par un tyran. En cela j’ai beaucoup regretté que le texte n’aille pas plus en profondeur. On nous les présente comme des sauveurs mais je n’ai pas adhéré à leur statut de sauveur. En quoi des tueurs pourraient-ils nous être sympathiques ?

Idem dans l’histoire, beaucoup de choses se passent sans qu’on ne les comprennes vraiment. Il semble que des fantômes se mêlent à la population (j’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’hallucinations de la part du psychopathe, mais non). Mais pourquoi ? Dans quel but ? On ne le sait jamais. Un nécromancien aux pouvoirs magiques fait irruption dans l’histoire sans que l’on ne sache pourquoi. D’où vient-il ? Pourquoi veut-il s’impliquer dans l’histoire subitement ? Doit-on lui faire confiance ? L’un des personnages semble aussi en douter, mais fini par le suivre puisqu’un fantôme lui a dit de faire confiance (fantôme dont on ne sait pas non plus pourquoi il s’implique ni d’où il vient… ). Le psychopathe tue de manière horrible des femmes et n’est jamais inquiété. J’avoue m’être demandée plusieurs fois si je parviendrais à terminer le livre. Fait extrêmement rare puisque je suis allée jusqu’au bout de tous les livres que j’ai lu jusqu’à présent. La seule chose qui m’a tenu en haleine jusqu’au bout était de savoir si ce psychopathe allait enfin être arrêté pour ses nombreux crimes et leur horreur ? Je ne dévoile pas la fin mais…. elle m’a déçue aussi.
Enfin j’ai trouvé parfois les personnages absurdes, le psychopathe notamment, qui tient une place très importante dans le livre. Outre le fait qu’il assassine, il se dit être un être froid et dur, mais se lie d’amitié avec un inconnu en quelques lignes au point d’aller ensuite venger sa mort. A nouveau je n’ai pas compris. Mais ce qui m’a peut-être le plus choqué au niveau de ce personnage, est l’horreur de ses crimes qui ne semble pas le gêner outre mesure, et son dégoût profond prononcé devant la vue d’une femme obèse ! Est-ce qu’une femme obèse et nue est plus horrible que ses crimes ? 

Je me suis sentie assez mal à l’aise à la lecture du roman. L’histoire met l’accent sur des points horribles, des scènes de torture difficiles. Plus d’une fois j’ai dû lever les yeux et reprendre mon souffle, gênée. Les dialogues quant à eux, relèvent d’un style théâtral. On peut avoir 4 pages de dialogue d’affilée sans indication sur qui parle. Si bien que j’ai quelques fois été perdue.

Parce qu’un livre ne peut pas contenir que du négatif, j’ai apprécié le style d’écriture. Ce livre n’est clairement pas mal écrit. Ce qui fait défaut est bel est bien le concept, les idées. Selon moi ce roman contient de bonnes pistes mais n’est largement pas assez abouti. On ne comprend pas grand chose.
Le résumé est très attrayant mais ne reflète absolument pas le contenu du roman. Dommage. Beaucoup de choses qui se passent sans que l’on comprenne pourquoi, beaucoup trop de questions sans réponses, beaucoup trop de pistes ouvertes sans être refermées, beaucoup d’affirmations sans réels fondement… Et aussi, d’un point de vue plus de forme que de fond, j’ai relevé un certain nombre de coquilles dans le texte, parfois même dans le nom des personnages.

Espérons que Gilles Bizien puisse se servir de cette expérience pour aller au bout des choses (et peut-être de lui-même) dans le prochain titre.

Pour qui : Les lecteurs qui aiment les livres de SF qui sortent de l’ordinaire.

Les + : Un style d’écriture intéressant.

Les – : Beaucoup de questions sans réponse, des faits absurdes, des personnages qui arrivent dans l’histoire sans que l’on ne sache pourquoi, des fantômes dont on ne comprends pas le but, des personnages aux singularités obscures, des motivations toutes aussi obscures, un personnage de « méchant » dont on ne comprends pas vraiment d’où il vient, des passages de torture très difficiles à lire qui peuvent mettre mal à l’aise.

Infos pratiques :

ISBN : 978-2-8225-0266-5

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