Les Pousse-Pierres, d’Arnaud Duval
Les Pousse-Pierres , d’Arnaud Duval, (one shot, éditions du Riez)
Peut-on éternellement vivre sous la coupe d’une puissance sans jamais vouloir renverser la situation ?
A l’heure où l’Humanité se développe essentiellement en dehors de la Terre, devenue obsolète et malade, les populations nouvelles cohabitent dans une harmonie relative. Il y a les Spatieux, habitants de vaisseaux spatiaux, et les Lagrangiens, évoluant dans une gigantesque station spatiale. Les Terriens n’ont plus leur mot à dire et se voient de plus en plus dépendant des Lagrangiens. Cette situation ne peut plus durer.
Richard, un adolescent terrien, doit fuir avec ses parents dans une capsule en toute clandestinité. Mais pourquoi ? Et pour aller où ? Le jeune homme n’a pas non plus son mot à dire et sa vie ressemble de plus en plus à un jeu dont il n’est pas le maître.
De son côté, la jeune Maureen échappe de peu à la mort suite à l’accident de son vaisseau spatial. Ses parents laisseront leur vie pour quelle survive. Mais à quel prix ? Condamnée à vivre 2 ans au service des Spacieux qui l’ont recueillis, Maureen compte bien faire toute la lumière sur cet accident qui ressemble de moins en moins à un coup du sort…
Nous avons découvert Arnaud Duval avec ce roman de Science-fiction. Nous sommes habitués au niveau de qualité des publications des Éditions du Riez et cet ouvrage n’y a pas fait défaut.
Dans ce texte, l’auteur a su créer un monde crédible et des personnages attachants. Nous sommes plongés rapidement au coeur de l’histoire qui se déroule sous nos yeux sans longueur.
Plus d’une fois nous avons tourné les pages avec avidité, voulant connaître la suite.
Le récit va de rebondissement en rebondissement si bien qu’il n’est pas aisé de savoir comment tout cela va se terminer. La fin reste un peu facile, mais ce n’était pas gagné d’avance ! Arnaud Duval nous montre que l’espace est un monde où il faut se battre en permanence pour obtenir un semblant de paix.
L’histoire est décomposée en deux trames séparées qui finiront par se rejoindre. On a d’un côté Richard, sa fuite, son intégration et ses amours et de l’autre Maureen, son sauvetage et ses déboires au sein de l’Améthyste, le vaisseau qui l’accueille. On doit reconnaître que notre attachement n’a pas été le même pour les deux personnages. Est-ce un choix de l’auteur ? Toujours est-il que Richard est mis en valeur, plus exposé, tandis que Maureen s’enferme dans une asociabilité préjudiciable. Oui nous nous y attachons car elle est un personnage central, mais nous avons pris plus de plaisir à lire l’histoire de Richard.
Maureen, de par son côté rebelle et son obligation de vivre sur un vaisseau, nous a fait penser à l’héroïne de Scott Westerfeld dans la série Léviathan. Et le livre en lui-même, par plusieurs aspects, nous y a fait penser (bien que ce ne soit certainement pas voulu, les deux ouvrages n’ayant absolument pas le même public).
Les autres personnages sont plus secondaires bien que certains ont plus de charisme que d’autres. On notera la prestation des robots Beppy et Dinah, forme traditionnelle du compagnon mécanique qui accompagne généralement les héros de SF.
Ce que l’on peut reprocher au livre ? Pas grand chose, les amateurs de SF seront certainement convaincus par les bases réelles et scientifiques utilisées par l’auteur. Les autres seront peut-être un peu perdu dans le vocabulaire parfois technique de certains passages. On parle en effet non seulement de théories scientifiques mais aussi (et surtout) de langage informatique poussé, surtout vers la fin. Cela peut laisser échapper certaines subtilités du texte pour peu que l’on ne maîtrise pas l’ensemble du vocabulaire technique.
Cela dit trouver du vocabulaire aussi technique dans un roman de SF n’est pas inhabituel et ne devrait pas surprendre les amateurs du genre.
Le style de l’auteur est quant à lui plutôt agréable à lire. Nous avons eu un peu de mal à entrer dans le texte au départ à cause de la longueur de certaines phrases mais on sent que l’auteur s’est détendu par la suite et maîtrise beaucoup mieux sa plume passé quelques chapitres. Il devient ensuite très plaisant de le lire.
Avec les Pousse-Pierres, Arnaud Duval a su créer un univers bien construit et divertissant. Un bon roman servi par une jolie couverture. Un récit à ne pas manquer aux Éditions du Riez.
Pour qui : Les lecteurs de SF, et ceux qui ont aimé Léviathan, de Scott Westerfeld.
Les + : Un univers bien construit, une histoire originale et des personnages travaillés. La plume de l’auteur devient plus légère au fil du roman et est un plaisir à lire. Le suspens est également au rendez-vous puisqu’il est impossible de connaître la fin de l’histoire avant la dernière page.
Les – : Le vocabulaire parfois très technique qui peut perdre les lecteurs les moins connaisseurs en technologie informatique. Certaines subtilités de l’oeuvre peuvent alors échapper à la lecture.
Infos pratiques :
Collection : Brumes Etranges
Date de parution : Disponible
Format : 14 x 20 cm – 480 pages
ISBN : 978-2-918719-15-1