Le Dernier Chemin, d’Eva Li
Le Dernier Chemin, de Eva Li (one shot, éditions Black Out)
Une dangereuse impératrice veut soumettre le village de Bronte à son pouvoir. Si elle n’y parvient pas, les toges de Remus l’obligeront à se marier avec un homme qui prendra la tête de l’empire à sa place, et ce n’est pas concevable. L’impératrice envoie donc régulièrement des espions à Bronte pour tenter de percer les défenses de ce village qui s’obstine à résister.
C’est sans compter sur la ténacité de Loren, le druide du village, dont la haine féroce de l’impératrice fournit bien des ressources. Pourtant, quand son frère disparu revient à Bronte, Loren est partagé. Et s’il était aussi un espion envoyé pour le tuer ?
Merci aux éditions Black Out pour m’avoir permis de découvrir ce roman.
La première chose qu’on remarque lorsque l’on découvre Le Dernier Chemin est la qualité de l’objet livre. Petit par sa taille mais très travaillé, il présente une couverture avec une jolie doublure qui met en profondeur l’illustration de la forêt. A noter que l’intérieur du livre vous offre un marque-page sous forme d’un fin ruban de tissu vert en harmonie avec la couverture.
Lorsque j’ai vu cette qualité, j’ai très fortement espéré qu’il ne s’agisse pas d’un leurre pour envelopper un texte de moins bonne facture. Après tout ce ne serait pas la première fois que je serais déçue par un livre aguicheur et qui ne tient pas ses promesses.
Quoi qu’il en soit je n’ai pas été déçue par ce roman d’Eva Li.
L’histoire se déroule dans un univers de fantasy médiévale, dans un monde qui aurait pu être le nôtre. On retrouve certains noms (Remus pour Rome) évocateurs de figures ou de lieux historiques réels, des druides, et même Merlin. L’ensemble se place donc dans un monde où une certaine forme de magie est tolérée. Eva Li réussit à rendre crédible son univers car il n’est pas facile d’insérer de la magie sans tomber dans la facilité de tout expliquer et tout résoudre grâce à cela.
L’ouvrage nous entraîne rapidement sur le chemin de Bronte et une certaine forme d’intrigue politique se met en place. Sans être trop poussée, cette dernière nous permet de nous y retrouver facilement dans une galerie où les personnages sont nombreux au point parfois de les mélanger (certains noms sont très proches les uns des autres). L’auteur est parvenue à nouer des relations d’amis/ennemis crédibles et une intrigue qui tient la route. Avoir placé deux frères dans deux camps différents n’est pas novateur mais a le mérite de fonctionner dans cet ouvrage. Si au départ ma préférence allait à Loren, l’orphelin abandonné, j’ai vite retourné ma veste en voyant que ce héros ne possède pas toutes les qualités pour se faire appeler ainsi. Des failles se dessinent rapidement, et l’auteur creuse la vie de ses personnages afin de les amener à commettre des erreurs et à se laisser piéger par leur humanité. Les sentiments des personnages sont nuancés pour ne pas rapidement tomber dans la colère ou la mièvrerie.
Le style est parfois un peu pompeux car certaines phrases sont extrêmement longues, mais dans l’ensemble l’ouvrage se lit bien et facilement. Le vocabulaire choisi nous plonge dans cette période celtique avec les champs lexicaux des druides, bardes, de la Rome antique et des forêts magiques.
Pour résumer, Le Dernier Chemin est un bon petit livre dans tous les sens du terme. Il offre au lecteur une histoire qui ne va jamais trop loin et présente juste ce qu’il faut pour ne pas en faire trop ou pas assez. Sans s’inscrire dans les vastes fresques, ce one-shot sans prétention parvient à faire passer un sympathique moment. Les lecteurs qui aiment la Bretagne seront séduits par le cadre de l’ouvrage et les autres le liront avec un plaisir divertissant.
Pour qui : Les lecteurs qui aiment les ouvrages de fantasy sans vouloir entamer une série en de nombreux tomes, les bretons, les lecteurs qui aiment la magie.
Les + : Un roman agréable à lire et dont l’histoire contient juste ce qu’il faut pour nous divertir. Les personnages sont intéressants dans le traitement de leurs sentiments plutôt nuancés et l’intrigue politique est simple mais correctement menée.
Les – : Quelques phrases trop longues alourdissent parfois inutilement le style de l’auteur.
Infos pratiques
Format : 12,5×18
Pages : 226 pages, papier bouffant blanc
Prix public : 17 euros, + 3 euros de frais de port,
ISBN : 978-2-916753-22-5