Archives mensuelles : mai 2015

Les deux portes, de Simon Andrieu

les deux portes
Les deux portes, de Simon Andrieu (one shot, éditions Chloé des Lys)
 
Oniro est un jeune homme de dix-sept ans peu sûr de lui et qui mène une vie banale. Lui qui rêve secrètement de se démarquer va découvrir qu’il est l’élu d’une ancienne prophétie, et que la survie de l’humanité dépend de lui.
En effet, le combat entre le bien et le mal fait rage et le bien est en train de perdre la bataille. Le jeune homme devra apprendre la magie auprès d’un groupe de mages et faire preuve de beaucoup de courage pour se transcender, quitte à abandonner ses rêves et sa vie. L’Humanité vaut-elle ces sacrifices ?
 
Si vous avez l’impression d’avoir déjà lu ce livre après avoir parcouru mon résumé au-dessus, c’est normal. Les deux portes, premier roman de Simon Andrieu, est en effet un concentré de tout ce qu’on a déjà pu lire en fantasy depuis une quinzaine d’année. Malheureusement pour Simon, son ouvrage ne réserve pas beaucoup de surprise pour qui a lu les plus grandes sagas du genre.
Je ne listerai pas tous les éléments qui me font faire ce constat mais dans les grandes lignes on trouve : un garçon au sortir de l’adolescence, qui mène une vie plate et sans relief avant de se découvrir des capacités extraordinaires et le pouvoir de sauver le monde dans la bataille opposant le bien et le mal. Il devra donc poursuivre une quête périlleuse au bout de laquelle il se découvrira lui-même, connaîtra ses premiers émois amoureux et ses plus grandes peines.
Ce qu’il faut savoir, c’est que le genre anglo-saxon de la fantasy est arrivé chez nous à l’aune des années 2000 avec la très médiatique saga du Seigneur des Anneaux. Le succès des films a remis les livres au goût du jour et les auteurs français se sont engouffrés dans la brèche des mondes merveilleux et créatures fantastiques. Malheureusement, beaucoup d’entre eux se sont laissés prendre plus ou moins consciemment dans les filets des clichés, et n’ont pas pas su résister aux chants des sirènes du déjà-lu.
Je le sais parce que ce fut mon cas lorsque, âgée de 18 ans, je mis un point final à un ouvrage écrit entre 15 ans et ma majorité, et qui, à peine terminé, était déjà démodé.
C’était il y a plus de 8 ans, et je suis surprise de retrouver dans Les Deux Portes absolument tous les éléments qui m’ont fait dire à l’époque que mon roman découlait en ligne directe du Seigneur des Anneaux et que la mode de la fantasy renvoyait mon texte au rayon des créations amateurs.
Je pense, peut-être à cause de mon pessimisme, qu’il est devenu difficile d’être original dans ce genre tant il est codé et peu propices aux innovations. Pourtant je ne peux m’empêcher d’espérer lire un texte qui me fera mentir. Hélas, Les Deux Portes ne fait pas exception et est donc un énième récit de fantasy on ne peut plus classique.
Quant au style, il est celui d’un jeune auteur. Plutôt scolaire, il n’est pas toujours très assuré et recèle encore de nombreuses répétitions. Je n’ai par exemple pas compris l’intérêt de commencer une grande partie des phrases par le prénom du héros. Les dialogues manquent de naturel (qui, aujourd’hui, ponctue ses longs discours de « Cependant » et de « Toutefois » ?) et les phrases toutes faites nombreuses.
Vous l’aurez compris, j’ai été à la fois surprise et déçue par cet ouvrage.
Surprise de trouver un texte de ce type en 2015 car malheureusement il est sorti bien trop tard.
Et déçue parce que j’espérais pouvoir lire un ouvrage différent de tout ce que j’ai pu lire auparavant dans ce style. Ce ne sera pas le cas.
Néanmoins comme je me sens très proche de l’auteur pour avoir été à sa place il y a quelques années, je ne peux que l’encourager à poursuivre dans sa quête du texte ultime car le style et les idées viennent toujours mieux avec le temps. Je ne doute pas que les prochaines productions de Simon Andrieu seront bien au-dessus de ce premier texte qui, je lui souhaite, sera bientôt un premier exercice très formateur dans sa carrière d’écrivain.
De mon côté je vais réserver à ce roman une place en bas de ma bibliothèque, juste à côté du mien.
 
Pour qui : Les lecteurs qui n’ont pas lu beaucoup de fantasy et auront donc un oeil moins expert. Il y aura peut-être quelques effets de surprise.
 
Les + : Un moment de lecture agréable pour qui n’en attend pas trop.
 
Les – : Le style scolaire et le manque d’originalité de l’histoire ne parviennent pas à effacer le fait que tout a déjà été dit.
 
Infos pratiques
Année de parution : Janvier 2015
Auteur : Simon Andrieu
N° ISBN : 978-2-87459-816-6

Union Mortelle pour un Vampire, de Kailyn Mei

union mortelle pour un vampire

Union Mortelle pour un vampire, de Kailyn Mei (tome 1 de la série Union Mortelleéditions du Petit Caveau)

Chaque année, le petit monde des vampires anglais se réunit afin que le Roi William décide du sort de chacun.
Si Andrew, vampire encore jeune dans cet univers, mais déjà star du cinéma pour midinette et beau-gosse patenté dans celui des humains, n’avait pas beaucoup de souci à se faire jusque là, c’était avant. Car en effet, William va lui demander rien de moins qu’abandonner sa précieuse carrière, et, plus fâcheux, sa petite amie Amanda.
Il a un mois pour disparaître de la circulation, sans quoi William s’arrangera pour faire le travail lui-même. Et cela risque fortement de ne pas plaire à la starlette…

Nouvelle plume de la scène vampirique francophone, Kailyn Mei propose avec cette Union Mortelle un roman à la fois original et prometteur. Union Mortelle pour un vampire nous entraîne dans un mon actuel où les vampires sont peu nombreux et gouvernés par un Roi complètement perturbé. A partir de ce constat, tout peut arriver.
Ce qui est intéressant dans ce texte, c’est le personnage principal. Andrew est en effet l’opposé même des héros que l’on nous sert dans les romans depuis le début de la mode pour les vampires et la bit-lit et je l’ai beaucoup aimé pour cela.
Bisexuel, c’est un corps plus qu’un esprit. Sûr de lui et de son charme, il est libéré, séducteur, et surtout pas très futé. Les déductions et enquêtes ne sont pas sont fort. Ce qui peut être à double tranchant dans la mesure où, de ce fait, l’enquête interne n’est pas ce qu’on a connu de plus profond ni de plus subtil.
C’est d’ailleurs mon regret concernant ce texte : les motivations des protagonistes ne sont pas très profondes, ce qui ramène les moyens mis en oeuvre pour régler les problèmes à essayer de tuer une fourmi avec un bazooka. Andrew est certes menacé mais il n’est pas le seul. Et quand on voit sous quels prétextes les uns veulent tuer, ou les autres veulent pousser aux révélations, je trouve cela un peu léger.
Heureusement, l’histoire prend de l’épaisseur sur la fin et laisse présager un second tome qui entrera davantage dans le vif du sujet.
Les personnages introduits dans ce premier tome ont d’ailleurs, pour certains, beaucoup de potentiel. C’est le cas de Sérénité, petite vampire-gothique fraîchement débarquée et surtout complètement geek ! Quelque chose me dit que nous serons amené à la revoir dans la suite, et c’est en tout cas mon souhait. A contrario j’ai détesté Amanda pour son caractère, sa propension à glousser et sa futilité.
Côté ambiance, ce roman se déroule entre l’Angleterre et le Nord de la France, ce qui donne au roman une atmosphère dynamique et sans cesse en mouvement. Pas de huis clos ici. Aussi, cela m’a rappelé l’univers de Vampires d’une nuit de printemps, de Lia Vilorë, dans le style, la construction, les touches d’humour etc… Je pense donc que les lecteurs qui ont aimé Vampires d’une nuit de printemps apprécieront ce titre et inversement.
La plume de Kailyn Mei est fluide, agréable à lire et riche. Une découverte qui donne à penser que ce roman n’est que le premier. Carrière à suivre !

Pour qui : les lecteurs qui aiment les histoires originales de vampires, ceux qui ont aimé Vampires d’une nuit de printemps.

Les + : des prises de risques et un personnage principal original qui change de ce que l’on nous sert habituellement en littérature vampirique. Un style riche et agréable à lire. Une ambiance agréable et dynamique.

Les – : Les intrigues sont un peu légères et les motivations des personnages aussi.

Infos pratiques
Date de parution :
 30 avril 2015
ISBN : 978-2-37342-000-5
Nombre de pages : 240

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