Archives mensuelles : mai 2016

La Prison de Glace, de Rose Berryl

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La Prison de Glace, de Rose Berryl (épisode 5 du feuilleton numérique Nekromantia, CKR Editions)

La quête de Mylvera et Fareylia se poursuit pour remplir la mission qui leur a été confiée.

Déjà cinq épisode que la saga a commencé et nos héroïnes, que l’on connait désormais plutôt bien, poursuivent leur quête semée d’embûches.
J’ai envie de dire qu’il ne se passe pas grand chose dans cet épisode. Non pas qu’il n’y a pas d’action, caril y a au contraire plusieurs combats, mais parce qu’il s’agit d’actions ordinaires pour ce type de récit. Nos héroïnes passent beaucoup de temps à se battre et se défendre de leurs ennemis pour continuer leur route, le tout dans un environnement froid, d’où le nom.
J’aurais dit que cet épisode (ou ce « chapitre », car il s’agit bien de cela dans l’oeuvre globale et moins d’épisode à proprement parlé) n’aurait rien amené s’il n’avait pas contenu une importante révélation.
C’est en effet dans ce chapitre que l’on découvre pourquoi la série s’appelle ainsi.
Cette révélation est malheureusement la seule chose vraiment marquante dans cet épisode, celui-ci étant d’une taille équivalente à celle des autres, et n’introduisant pas spécialement de nouvel élément. Rose Berryl introduit ça et là des termes propres à son univers afin de nous y amener de manière plus concrète, mais cela ne suffit pas à provoquer la surprise et la découverte des premiers chapitres.
Cette chronique s’en ressent puisqu’elle est courte. Pour savoir ce qu’il en est du style de l’auteure et du ton de la série, je vous renvoie aux chroniques des précédents épisodes.

Pour qui : les lecteurs qui ont lu les épisodes précédents

Les + : Une importante révélation.

les – : Mis a part cette révélation, l’épisode manque de surprise et de découverte. Il ressemble d’avantage à un chapitre qu’à un épisode.

Infos pratiques
Collection : Rubis
Format : Numérique
ISBN : 978-2-924664-04-9
Nombre de pages : 65
Date de parution : 28 mai 2016

 

Echos obscurs, de Denis Labbé

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Échos Obscurs, de Denis Labbé (recueil de nouvelles, éditions du Petit Caveau)

Ce recueil est composé de 11 nouvelles aux effluves gothiques et mystiques, peuplées de créatures surnaturelles.

Je découvre avec Échos Obscurs la plume de cet auteur que je ne connaissais jusqu’alors que de nom, et je ne suis pas sûre qu’il s’agisse du meilleur ouvrage pour le découvrir. Peut-être aurais-je dû craquer sur sa trilogie Les Errants parue aux éditions du Chat Noir et qui me tente depuis sa sortie.
Car pour moi cette lecture a été en demi-teinte.
Je m’explique.
Le recueil est assez court, ce qui nous donne des textes eux-mêmes très courts. La nouvelle est un genre de texte court, comme chacun le sait. Or, j’ai eu un vrai souci avec les fins des textes proposés. C’est ce qui m’a le plus dérangé dans ma lecture.
Aucune nouvelle ne fait exception. A chaque fois, le texte se termine de manière brutale et inattendue. Cela ne donne pas l’impression d’une chute comme ce devrait être le cas dans les nouvelles, au contraire. J’ai chaque fois eu l’impression de regarder tranquillement la télévision dans mon canapé, jusqu’à ce qu’un orage coupe brusquement le courant.
Frustrant.
Je dois d’ailleurs avouer que je n’ai pas compris la fin du Reflet sur le mur, même après une relecture.
Le style a beaucoup de qualité sur lesquelles je m’attarderai après. Cependant j’ai eu du mal à entrer dans le recueil car les personnages principaux (qui souvent témoignent de leur histoire à la première personne), tombent souvent dans le pathos. Beaucoup de plaintes et un sentiment que les personnages portent toute la misère du monde sur leurs épaules (souvent solitaires, isolés, malade…). A la longue, c’est un peu fatiguant.
Par chance, seuls les premiers textes souffrent de cela et il m’a semblé que la suite des nouvelles était beaucoup plus abouties de ce côté là. En tout cas je les ai trouvé plus plaisantes à lire.
Pour ce qui est des bons aspects du livre, ils sont là aussi multiples.
Les idées développées dans les textes sont plutôt originales, il n’y a aucune redondance, on navigue d’une créature surnaturelle à une autre, tantôt on visualise, tantôt on devine, l’auteur joue avec son lecteur et c’est agréable. On ne sait donc jamais sur quoi on va tomber. Ce recueil n’est absolument pas lassant.
Chaque texte prend pied dans des époques baroques, gothiques, aidés pour cela par un style minutieux qui ne lésine pas sur les détails. On a ainsi l’impression d’être plongé au coeur de l’époque et c’est un vrai plus. On ne peut pas nier que Denis Labbé sait de quoi il parle. J’apprécie ce genre de littérature.
Les nouvelles qui ont le plus retenues mon attention sont : L’oeil était là, une très bonne idée d’axer le récit sur cet organe. L’oeil de jade, là encore une histoire d’oeil, mais comme j’aime cette originalité et le jade… bingo. Et Ils surgirent avec les vents du Nord, plus profonde que les autres.
Globalement, j’ai retrouvé dans ce recueil un petit côté Théophile Gauthier qui ne m’a pas déplu. La richesse du vocabulaire, les idées originales, la faculté à basculer subtilement d’un quotidien ordinaire à une aventure extraordinaire… Ce qui me fait d’autant plus regretter les défauts relevés plus haut.
Peut-être devrais-je lire un roman entier de cet auteur pour avoir la pleine mesure de sa plume.

Pour qui : les lecteurs qui aiment les recueils de nouvelles, changer rapidement de décors, les ambiances sombres et les créatures surnaturelles.

Les + : Plein de bonnes idées plutôt bien écrites et avec un vocabulaire riche et immersif.

Les – : Les fins des textes sont toutes trop brutales, et les premiers textes ont un style un peu trop « pathétique » à mon goût.

Infos pratiques
Date de parution : 2 mai 2016
ISBN :  978-2-37342-024-1
Nombre de pages : 158
Illustration de couverture : Alexandra V. Bach

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