Archives mensuelles : mars 2018

Monsters, collectif

monsters

Monsters, de Collectif (anthologie, Éditions Walrus)

Les auteurs du Walrus Institute reviennent pour une deuxième fournée de textes tous plus déjantés les uns que les autres autour du thème du monstre.

Avant toute chose il est important de préciser que cette anthologie est disponible en téléchargement gratuit sur différentes plateformes de ventes numériques.
Habituellement je traite chaque nouvelle séparément mais je vais faire une exception ici puisque j’ai lu l’anthologie sur liseuse et qu’il m’est difficile de noter mon ressenti au fur et à mesure de ma lecture.
Ce qui n’est pas plus mal parce que le contenu de cette anthologie se prête merveilleusement bien à un commentaire d’ensemble.
C’est vrai, je ne sais pas si c’est fait exprès, mais je n’ai pu m’empêcher de faire le parallèle entre ce recueil et un clip de Lady Gaga, la « Mother Monster ».
En effet, lire les textes qui le compose, c’est un peu comme regarder un clip de Lady Gaga. Ça part dans tous les sens, et de toutes les façons, produisant un résultat coloré, tantôt magnifique, tantôt gênant, mais globalement intéressant.
La spécialité de la maison est le pulp, ce qui signifie qu’un texte en apparence ordinaire peut vite basculer dans un festival d’éléments déjantés. Les auteurs qui composent le recueil s’en sont donné à coeur joie et le résultat est à la hauteur des attentes.
Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est la grande cohérence entre tous les textes. C’était déjà le cas dans la première saison de l’anthologie, mais on sent qu’il y a un background global et les auteurs le respectent très bien. Chaque texte mentionne les mêmes personnages, équipe spéciale du W.I, et toujours de la même manière. Ce qui est très plaisant car, finalement, ce sont ces personnages récurrents les héros. En ce qui me concerne, c’est leur histoire qui m’intéressent le plus. Chaque histoire constitue donc la pièce d’un puzzle global, parfaitement agencé pour former lorsqu’on se recule un peu, une mythologie originale.
Dans cette anthologie, vous croiserez des poules mutantes, des monstres gluants, des dédoublements de personnalités, une fistule, et tout un tas d’autres choses répugnantes que seuls les auteurs fêlés du Walrus Institute peuvent imaginer.
Et histoire de mener le lecteur par le bout du nez, l’anthologie se termine par une intervention inattendue qui laisse présager une suite à ce recueil.
L’avantage d’un tel ouvrage est qu’il permet de faire connaissance avec une multitude de plumes de la maison, un peu comme une séance de dégustation. Si le genre et l’auteur vous plaisent, vous pouvez approfondir l’expérience en vous attaquant à un roman.
Mais surtout, ce que j’ai aimé dans ce recueil, c’est le vif esprit de camaraderie qui se détache des textes. S’ils ne se font pas échos entre eux, il n’est pas rare de croiser dans plusieurs nouvelles des clins d’oeil à d’autres auteurs. C’est un peu comme faire signe à un copain resté en dehors de la cour pendant la récréation.
Alors franchement, pour le prix, cela ne vaut pas le coup de se priver d’une aussi appétissante mise en bouche.

Pour qui : les lecteurs qui aiment les histoires déjantées et les recueils de nouvelle

Les + : Une ambiance générale de camaraderie très appréciable, un background commun respecté et des histoires toutes très originales. Le prix !

Les – : Certains textes sont un peu en-dessous des autres, mais comme dans tout recueil.

Infos pratiques
Epub Gratuit sur la plupart des plateformes de vente d’eBook.

La Malédiction de Néferet, de P.C et Kristin Cast

La Malédiction de Néferet, de P.C et Kristin Cast (one shot, éditions Pocket Jeunesse)

L’histoire se déroule en 1893, aux Etats-Unis. Emily Wheiler a 16 ans lorsqu’elle devient maîtresse de sa propre maison après la mort de sa mère. A ce moment-là, elle vit seule avec son père, qui peu à peu sombre dans la folie et voit en elle l’esprit de sa femme morte.
Une ambiance malsaine qui ne pourra que mal finir si Emily ne saisit pas l’opportunité offerte par un mariage avec le jeune Arthur.
A moins que les choses ne tournent autrement.

Cette novella est une sorte de préquelle à la série La Maison de la Nuit. On y découvre pourquoi et comment le personnage de Neferet est devenue ce qu’elle est. Si l’intention est intéressante, en est-elle pour autant convaincante ?
Les lecteurs qui apprécient un univers aiment souvent le voir étoffé à travers des histoires parallèles ou complémentaires. C’est ce qu’ont voulu offrir P.C et Kristin Cast dans cette petite histoire révélant la naissance du personnage de Neferet.
Personnellement, si j’aime beaucoup l’idée de développer un univers que j’avais par ailleurs trouvé intéressant, je n’ai pas été très convaincue par ce titre.
En effet, dès les premières pages, les choses semblent cousues de fil blanc. On sait déjà ce qu’il va se passer et le texte est sans surprise. Les pages se tournent, sont bien écrite, on a ici un livre d’ambiance. Le côté enfermement est présent, on se sent également à l’étroit dans le manoir. Le piège se referme peu à peu sur Emily et on ne peut que compatir.
En revanche, le personnage doute dès le début et nous avec, sur les conséquences de ce qu’elle vit.
J’ai été plutôt déçue de voir PC et Kristin Cast sauter dans la facilité des deux pieds en s’en tenant à un scénario que l’on devine dès le départ, sans chercher à dévier ou à créer de l’inattendu.
Ce qui m’a le plus dérangé ici est l’univers en lui-même. Durant tout le texte, celui-ci est crédible et prend bien place dans les années 1890. Cela me rappelle des ambiances comme les passages historiques de Conversion, qui traite des sorcières de Salem (pas la même époque mais on y retrouve une ambiance étouffante). Or, à la toute fin du livre, on apprend que les vampires existent et cohabitent dans cet univers. Comme si de rien n’était et alors que rien ne le laisse présager.
J’ai eu l’impression que l’on avait introduit les vampires à la fin parce qu’il fallait rattacher les wagons de ce titre avec la série, mais que c’est le seul intérêt. Il n’y en a pas d’autre, au point que l’on se demande si l’histoire de base a vraiment un lien avec l’univers créé dans la série de La Maison de la Nuit, où les créatures sont totalement intégrées et légitimées depuis le début.
Cela crée une impression étrange de lire deux livres différents, ou un livre mal calibré. Je préférais de loin l’histoire sordide de la Emily de 1892 humaine, plutôt que cette fin bâclée et sortie de derrière les fagots d’un vampire ténébreux et dont les objectifs sont capillotractés.
A part cela on a assez peu de personnages, la galerie étant peu fournie, ce qui renforce l’impression de tourner en rond qu’éprouve l’héroïne. Aussi, le style d’écriture est fluide, agréable, et le petit livre ce lit bien.
Cependant, je pense pouvoir dire que les lecteurs qui ont apprécié La Maison de la Nuit peuvent aisément se passer de cette lecture, car non seulement elle est en-dessous du reste, mais en plus elle n’apporte rien à l’historie principale.

Pour qui : les lecteurs qui cherchent une petite lecture divertissante, ceux qui ont aimé la série La Maison de la Nuit.

Les + : une atmosphère pesante d’enfermement et de dangers, une écriture agréable.

Les – : une histoire cousue de fil blanc et dont on connait toutes les grandes lignes dès les premières pages. Aucune surprise.

Infos pratiques
Poche: 192 pages
Editeur : Pocket Jeunesse (5 mars 2015)
Collection : Pocket Jeunesse
Langue : Français
ISBN-10: 2266235540
ISBN-13: 978-2266235549

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