Alchimiste, de Peter James

Alchimiste, de Peter James (one shot, éditions Milady)
Monty Bannerman, assistante de son génie de père, chercheur dans les sciences de la génétique, parvint à persuader ce dernier de vendre son laboratoire pour collaborer avec la puissante multinationale Bendix Schere.
Au début, tout paraît normal et les efforts déployés par la Bendix pour séduire cette prise de valeur en mettent plein la vue aux nouveaux arrivants. Fini le temps passé à chercher après le moindre financement. Ici tout est simple, tout est évident.
Sauf que bien vite, Monty a des doutes.
En effet, on l’alerte sur d’étranges cas de femmes mortes en couches dans d’atroces souffrances, et qui ont mis au monde des bébés monstrueux.
Et si la Bendix était derrière tout ça ?
J’ai lu ce titre en numérique, si bien que je n’avais pas la pleine conscience du pavé avec lequel je m’engageais lorsque je l’ai entamé.
Dans le commerce, l’ouvrage fait plus de 900 pages !
Et pourtant, dire que je l’ai dévoré est encore loin du compte.
J’ai découvert Peter James avec son premier titre « fantastique » paru chez Milady, Possession, dont la fin m’avait déçue, alors je craignais un peu pour celui-ci. Or, l’auteur a pris en assurance et développe son univers avec beaucoup de profondeur. Le titre est épais mais parce que les choses ne sont pas superficielles. Pour qui aime les histoires de complots et de manigances pharmaceutiques, ce titre est forcément pour vous.
Les chapitres sont courts, les personnages attachants et l’intrigue très prenante. Les personnages sont comme des rats dans un piège, que l’on voit se refermer sur eux à mesure que les pages se tournent. J’ai vraiment ressenti des émotions fortes à la lecture du titre, me demandant mille fois comment tout cela allait bien se finir, et surtout si les personnages allaient s’en sortir.
Une lecture haletante, prenante, sans doute mon titre préféré de cet auteur parmi tous ceux que j’ai lu (j’ai lu aussi plusieurs de ses polars, qui ne figurent donc pas sur le blog).
Car avant de verser dans le polar pur, Peter James officiait avec ce type d’ouvrage dans un entre-deux fantastique tout aussi bien fait.
La partie fantastique ne représente pas le plus gros du roman mais tient tout de même une place importante dans l’intrigue. En effet, l’auteur nous propose une couche de satanisme dans l’ouvrage. Sans cela, celui-ci serait un polar du même type que ce qu’il fait désormais.
Cette touche satanique est particulièrement bien développée car elle entre dans les profondeur des rites et de la noirceur humaine. A la lecture des passages de torture infligée par Daniel à sa mère, j’ai été horrifiée, voire écoeurée. Même si le final n’est pas tout à fait à la hauteur des éléments présentés en amont, cette partie surnaturelle reste appréciable.
Fidèle à son style, Peter James alterne les passages dans le passé et le présent, les points de vues entre la foule de personnages… pour développer davantage son récit, l’asseoir et le crédibiliser.
Personnellement c’est ce que j’apprécie chez cet auteur.
Aussi, les détails techniques, que ce soit pour la partie pharmaceutique ou la partie satanique, sont développés et crédibles. On sent que l’auteur a travaillé son sujet.
En revanche, si quelqu’un n’a pas très bien travaillé, c’est clairement Bragelonne/Milady sur la relecture. J’ai rarement été aussi incommodée à la lecture qu’avec ce roman. Je veux bien que quelques coquilles se glissent par-ci par-là dans un roman de 900 pages (le contraire serait un exploit) mais là il y en a beaucoup trop, vraiment. Cela dessert la qualité globale du roman et c’est dommage. Une relecture aurait été la bienvenue avant de le ressortir.
Pour qui : les lecteurs qui aiment les gros ouvrages, les complots pharmaceutiques, l’ésotérisme, le suspense et les intrigues bien ficelées.
Les + : un univers développé où se mêlent réalisme et ésotérisme, une intrigue originale et bien construite, un style haletant, vif et incisif, des personnages attachants.
Les – : Un final peut-être un peu rapide, trop de coquilles dans le texte final.
Infos pratiques
Poche: 896 pages
Editeur : Bragelonne (7 juillet 2011)
Collection : THRILLER
Langue : Français
ISBN-10: 2811205543
ISBN-13: 978-2811205546