Juste avant le crépuscule, de Stéphen King

Juste avant le crépuscule, de Stéphen King (one shot, éditions du Livre de Poche)

Un recueil de nouvelles contenant 13 nouvelles du maître du thriller horrifique.

Willa : Cette nouvelle ouvre le recueil et parle d’une poignée d’hommes et de femmes découvrant qu’ils sont morts dans un accident de train. Il est difficile pour eux d’accepter cette vérité et seule Willa, la petite amie du narrateur, a semble-t-il compris plus vite que les autres. Mais il n’est jamais facile, dans une communauté, d’être celle qui amène les mauvaises nouvelles.

La fille pain d’épice : D’après les notes de fin d’ouvrage, le titre ne peut être compris que lorsqu’on est américain car sa traduction française et surtout son origine culturelle ne sont pas française ou européenne. Néanmoins, j’ai beaucoup aimé cette nouvelle. Elle est horriblement angoissante. Le début est vague, lent, on ne sait pas où l’auteur veut nous mener, et tout d’un coup l’étau se referme et on est pris au piège du suspense. Difficile de lâcher le livre à la lecture de cette nouvelle jouant avec mes nerfs. Je me suis attachée à Emy, très humaine, et j’ai eu vraiment peur jusqu’à la dernière ligne.

Le rêve d’Harvey : une nouvelle très étrange que j’ai eu du mal à cerner. Du potentiel, mais je suis passée à côté. L’ensemble m’a fait l’effet d’un exercice de remplissage.

Aire de repos : un texte incisif qui nous amène à nous questionner : que ferions-nous à la place du narrateur ? Pas facile de savoir. Du coup, peut-on le juger ? l’ambiance est travaillée et on s’y croit, on sent les odeurs, on entend les bruits… le texte provoque le malaise, je crois que le but est atteint.

Vélo d’appart’ : j’ai beaucoup aimé l’idée. Elle est intéressante, originale. Un peu trop longue à mon goût dans le texte mais j’ai bien aimé sentir le personnage glisser dans son obsession. Je pense que je ne regarderai plus jamais un vélo d’appartement du même oeil, et le titre m’a même carrément donné envie d’essayer. Je suis étrange, parfois, oui.

Laissés-pour-comptes : Ce texte parle d’objets oubliés qui hantent le narrateurs pour être rendus à leurs propriétaires originaux, tous morts dans l’attaque terroriste du 11 septembre 2001. Une histoire touchante à défaut d’être originale, qui met toutefois un peu trop de temps à mon goût pour démarrer.

Fête de diplôme : C’est bien simple : je n’ai pas compris ce texte. Ou alors je n’étais pas dedans. Je ne saurais dire. Toujours est-il que je suis complètement passée à côté et que le champignon final m’a laissé perplexe.

N : Cette nouvelle, l’une des plus longues du recueil, décrit le lent basculement dans la folie de trois personnages que rien ne prédisposaient à sombrer. Le texte est long, trop long encore une fois à mon goût, mais possède un fond intéressant. En effet, quelle que puisse être l’explication, on ne peut s’empêcher de penser qu »il y a quelque chose ». La réponse est laissée à l’appréciation du lecteur. J’aime bien cette idée que le fantastique s’invite dans le réel et que la réalité peut prendre un tout autre sens à cause d’un élément « ténu » (pour reprendre l’expression du livre). La folie permet de « jouer » avec et d’en faire exactement ce qu’on veut. Après tout, nous sommes tous le fou d’un autre. Mon seul reproche est que le texte est extrêmement long à se mettre en place, et s’accélère au point d’être un peu bâclé vers la fin.

Un chat d’enfer : On apprend à la fin du recueil que cette nouvelle a été écrite 30 ans auparavant. Je ne sais pas si l’on peut dire que ça se sent, mais en tout cas son style et sa construction sont différentes des autres textes du recueil. Je dois dire que j’ai de loin préféré ce style de texte, pourtant horrifique, aux autres. En effet, il est très court, efficace, possède une histoire et une chute. Tout ce que j’aime dans les nouvelles. En plus on y parle de chats, animaux que j’adore, et d’une manière qui met réellement mal à l’aise. Cette nouvelle est la preuve qu’il n’est pas obligatoire de tartiner des pavés pour être efficace. Je regrette que l’auteur ne produise pas plus de textes avec cette formule.

Le New York Times à un prix spécial : Une nouvelle assez courte et plutôt émouvante. L’histoire d’un homme qui appelle une dernière fois sa femme après avoir été victime d’un accident d’avion. Le texte est dans le style fantastique mais je suis sûre que beaucoup d’entre nous vivent des choses du même genre dans la vraie vie. L’espoir, l’attente, le deuil… autant d’éléments traités sobrement dans ce texte.

Muet : Une histoire intéressante qui prouve qu’il ne faut jamais se fier aux apparences.

Ayana : C’est triste et émouvant, mais ça ne fait pas vraiment peur. On retrouve ici un fantastique léger, sur le fil, qui fait réfléchir.

Un très petit coin : Sans doute ma nouvelle préférée du recueil. Pour plusieurs raisons : c’est à la fois tragique et comique (j’ai plusieurs fois éclaté de rire à la lecture), c’est angoissant parce qu’en partie à huis-clos, et il y a des idées vraiment originales. Si certaines nouvelles m’ont fait l’effet d’un remplissage en règle, ça n’a pas été le cas de celle-ci, plus longue que les autres, dans laquelle l’auteur a pris le temps de construire une intrigue originale et de la détailler. De fait, on entre d’avantage dans l’histoire et l’on s’attache plus aux personnages. La force de ce texte vient dans ses idées telles que je n’en avais encore jamais lues auparavant.

En résumé, il y a de tout dans ce recueil : du bon et du moins bon. Ne connaissant pas très bien la plume de l’auteur en version roman (les chroniques des romans Dôme ont été fait par une autre chroniqueuse) je ne sais pas si le style est identique à un format plus long ou non.
Toujours est-il que pour moi, la qualité est assez fluctuante. Certaines textes m’ont emballé, j’ai dévoré les histoires, mais d’autres se sont révélés poussifs et constitués de remplissage.
Stephen King a du talent pour créer des personnages ordinaires et des situations originales issues de banals quotidiens. J’ai aussi trouvé les textes présentant un huis-clos ou une séquestration particulièrement angoissants. De même, le fait d’écrire une explication sur le contexte de création de l’histoire en fin de roman est une bonne idée, j’ai pris plaisir à en savoir plus sur les coulisses des histoires à mesure que je les lisais.

Pour qui : les lecteurs qui connaissent déjà Stephen King et qui aiment les nouvelles.

Les + : certains textes sont très bons, les sujets abordés sont variés et originaux, les scènes de séquestrations sont angoissantes.

Les – : certains textes m’ont fait l’effet de remplissage. La qualité générale du recueil en est amoindrie.

Infos pratiques
Broché: 624 pages
Editeur : Le Livre de Poche (29 février 2012)
Collection : Imaginaire
Langue : Français
ISBN-10: 2253164623
ISBN-13: 978-2253164623

Retrouvez l’actualité de Stephen King sur le site stephenkingfrance.fr

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