Mary Shelley contre Frankenstein, de Cat Merry Lishi

Mary Shelley contre Frankenstein, de Cat Merry Lishi (one shot, Les Saisons de l’étrange – Saison La ligue des écrivaines extraordinaires).
La soeur de Mary Shelley est un jour enlevé par un homme mystérieux. Dans le village italien où elle séjourne, on parle de cet homme comme d’un être étrange. Plus son enquête avance, et plus Mary Shelley entrevoit l’horreur de la situation : et si sa soeur avait été enlevée par la créature qu’elle-même avait créée quelques années plus tôt dans son récit sur Frankenstein ?
Quatrième lecture sur les cinq que comporte cette saisons des Écrivaines extraordinaires, Mary Shelley contre Frankenstein est la première à réellement me décevoir.
En effet, j’ai trouvé l’ensemble plutôt confus et pas vraiment crédible. Certes, les décors italiens sont sympathiques, mais on ne comprends pas vraiment ce que Mary est venue faire dans cette galère, qui plus est enceinte jusqu’aux yeux comme on nous la décrit.
Cet état, plutôt inhabituel en littérature, ne sert même pas le texte et est à mon sens une contrainte imposée par la volonté de rester cohérente entre la date fictionnelle et la vraie vie de Mary Shelley. La grossesse de Mary n’a donc pas de réel intérêt puisque la chute nous parle certes d’utérus, mais même pas du bon. Il y avait peut-être beaucoup de choses à en dire, mais non.
Aussi, le style est un peu poussif, je me suis parfois égarée. Mélange entre le style plus lourd de l’époque et plus léger de l’écriture moderne.
Le texte est le plus court de la série, moins de 100 pages, et cela se ressent. Les péripéties se passent trop rapidement pour que j’y adhère. Pourtant, l’idée générale du livre est plutôt bonne et intéressante, mais mal dosée. La majorité du récit ne parle pas de l’objectif et du dénouement. Une grande partie du livre nous décrit un voyage pour installer un contexte qui n’a que peu d’importance pour la fin.
Enfin, ce que j’ai trouvé dommage est l’absence de lien entre ce texte et celui d’Élisabeth Ebory Ann Radcliffe, Jane Austen & Mary Shelley contre Carmilla. La Mary Shelley de ce roman a bien plus de personnalité que celle de ce titre-là. On comprend mieux ses motivations et on s’y attache bien d’avantage.
Ici, le livre n’a aucun lien et le personnage reste sans saveur, surtout par rapport au texte d’Élisabeth Ebory que j’ai découvert en premier.
Peut-être aurais-je dû lire ce titre ci avant celui d’Élisabeth Ebory, mais rien ne le préconisait.
Je n’ai donc pas retrouvé dans ce Mary Shelley contre Frankenstein ce que j’avais aimé chez le personnage d’Élisabeth Ebory.
Pour qui : les lecteurs qui ont envie de découvrir une histoire originale et une héroïne célèbre.
Les + : l’idée globale est intéressante.
Les – : Le style est un peu lourd, l’héroïne manque de relief et de personnalité, l’idée globale n’est pas suffisamment exploitée.
Infos pratiques
ISBN : 978-2-490972-34-0
Version : Broché
Dimensions : 14 × 18.2 cm
Pages : 98 pages
Parution : 13 février 2020