Le signal, de Maxime Chattam


Le signal, de Maxime Chattam (one shot, éditions Pocket)
Tom, auteur de théâtre, et Olivia, star de télévision, viennent s’installer à Mahningan Falls avec leurs enfants Chad et Owen, afin d’y vivre une vie plus paisible qu’à New York.
Ils sont loin de se douter des horreurs que renferment leur maison, et que sous leurs pieds se réveille une force obscure qui a faim de vangeance.
Le Signal est le premier ouvrage que je lis de Maxime Chattam. Je connais l’auteur de nom depuis longtemps mais n’avais encore jamais sauté le pas, persuadée qu’il écrivait surtout des polars et n’ayant jamais pris le temps de me pencher dessus plus attentivement.
Or, s’il est vrai que l’auteur écrit des polars (qu’il va me falloir découvrir également), il verse aussi dans le roman d’horreur, comme en témoigne celui-ci.
Je préfère être honnête et vous dire que je n’ai pas eu peur en lisant ce titre, contrairement à la promesse qui nous est faite au quatrième de couverture. Mais je n’ai jamais peur en lisant, donc c’est normal.
En revanche, je dois reconnaître que l’auteur a un talent fou pour les ambiances.
J’ai beaucoup aimé ce Signal, pour plein de raisons.
Pour moi, ce livre est un mélange certain de King et de Stine, de Ça et de Chair de Poule. On ressent clairement les influences des maîtres de l’horreur. L’histoire est volumineuse, elle prend son temps pour se mettre en place, et se déroule dans une ville américaine fictive qui pourrait exister. De sombres croyances indiennes et des faits surnaturels viennent planter un décors dans lequel on suivra aussi bien une bande d’adultes responsables qu’un groupe d’adolescents plus frivoles. J’ai parfois pensé à la série Stranger Things, également, et serais vraiment curieuse de connaître les inspirations de l’auteur pour ce livre.
Le roman est un enchaînement de scènes frappantes qui ne vous laissera pas souvent reprendre son souffle. Chaque personnage rencontre des difficultés et cherche à résoudre ses propres soucis, tous plongés dans un grand tout qui forme le livre. L’ensemble est très visuel et j’ai adoré lire ces scènes que je me suis parfaitement représentées. Parfois, on a vraiment l’impression de « lire un film » et d’en visualiser parfaitement les mouvements de caméra. Si Le Signal est adapté au cinéma demain, je serai la première dans la salle, croyez-moi !
J’ai eu l’impression que l’auteur s’est intégré et a intégré sa famille dans l’histoire. Je ne connais pas du tout Maxime Chattam personnellement mais j’ai apprécié avoir l’impression qu’il se mettait un peu en scène, et voir sa famille à travers sa plume me l’a rendue encore plus sympathique.
La galerie de personnages est variée, autant qu’on peut l’imaginer pour une intrigue qui se déroule dans une ville, mais ne perd pas le lecteur. Cela donne de la consistance à l’intrigue et à son environnement, j’ai beaucoup aimé.
En fait, une seule chose fait que je n’ai pas mis ce livre en « coup de coeur » : l’explication.
Tout au long de ma lecture, j’étais happée par le style rapide, les éléments surnaturels, et je me demandais quelle explication on allait me fournir pour expliquer les phénomènes. J’avais peur d’être déçue. Finalement, bien que l’histoire se tienne, j’ai trouvé malgré tout que l’explication était un peu faible, pas à la hauteur du reste du livre.
Elle est assez vite évacuée par deux personnages qu’on ne connaît pas vraiment, et repose sur des bases assez faibles. Malgré cela, les héros en tiennent compte pour résoudre le problème et mettre fin à la situation. Donc oui, l’histoire est bien ficelée, mais ce point est un peu en-dessous du reste du livre, qui échappe donc de peu à la mention « coup de coeur ».
Quoi qu’il en soit, j’ai dévoré ce roman et je suis impatiente de me procurer d’autres titres de cet auteur pour me plonger un peu plus dans son univers. Assurément une belle plume française !
Les + : une histoire complexe et bien ficelée, une ambiance crédible et très visuelle, parfaitement menée, des personnages attachants aux préoccupations variées, un style fluide et agréable à lire, de bonnes idées.
Les – : l’explication de tout le chaos m’a paru un peu faible.
Infos pratiques
Éditeur : Pocket (6 février 2020)
Langue : Français
Poche : 912 pages
ISBN-10 : 2266269100
ISBN-13 : 978-2266269100