Sans Honte, de Gail Carriger

Sans Honte, de Gail Carriger (tome 3 de la série du Protectorat de l’Ombrelle, éditions du Livre de Poche)
Chassée de chez elle, Alexia part se réfugier en Europe. Sa condition exceptionnelle suscite bien des interrogations et surtout des craintes, c’est pourquoi elle est au centre l’attention.
Un peu trop à son goût, d’ailleurs. Et quand des coccinelles mécaniques ne se comportent pas envers elle avec tout le respect qu’elles lui doivent, Alexia se dit que les choses doivent être prises en main. Qui d’autre qu’une Tarabotti pourrait se lancer dans une telle entreprise ?
Troisième tome d’une série qui en compte cinq, on peut dire que cet ouvrage est le centre de l’histoire. On y retrouve le style anglais et atypique de l’auteur, ce qui fait son charme, mais dans le même temps il souffre de quelques problèmes de longueur.
Dans les remerciements, Gail Carriger s’adresse aux amis sans qui se livre ne serait resté qu’une page blanche, de là à dire qu’elle n’était pas très inspirée pour cette histoire, il n’y a qu’un pas que j’ose faire.
Le précédent tome, Sans Forme, se terminait pourtant sur une révélation offrant un boulevard à l’auteur, et de quoi encourager les lecteurs impatients à se jeter sur la suite. Pourtant, je trouve que l’auteur n’a pas su tirer profit de son histoire et que tout l’intérêt de cette révélation est retombée comme un soufflé dans Sans Honte. Le livre est long, il ne s’y passe pas grand chose d’intéressant. Alexia fuit l’Angleterre, passe par la France, chaque fois on essaie de la tuer, l’histoire se répète, tandis que l’on assiste à mi-temps à la déchéance de Lord Maccon.
Je ne suis pas loin de m’être ennuyée. Certes on visite des lieux, certes l’auteur tente de construire des choses, mais cela ne prend pas. Je me suis parfois demandé si certains passages ne sont pas du remplissage.
La seule chose que j’ai trouvé vraiment intéressante est la constitution sérieuse de ce qui donne son nom à la série : Le protectorat de l’ombrelle. Si jusqu’à présent je ne comprenais pas vraiment ce que cela impliquait, les choses deviennent concrètes. A la manière d’une communauté de l’anneau, il y a désormais un protectorat de l’ombrelle. Pour autant la série n’a toujours pas de but ultime et la fin de ce troisième tome pourrait très bien ne déboucher sur rien d’autre. Aurais-je encore la curiosité de poursuivre jusqu’à lire les deux derniers tomes ? Probablement, car la plume de l’auteur vaut le coup et certains des personnages, comme Madame Lefoux, sont de petits bijoux à eux tout seuls. Si une série devait naître autour de Madame Lefoux, je la lit immédiatement. Contrairement à elle, Alexia est bien moins attachante, plus froide et distante. Les personnages secondaires sont d’ailleurs souvent plus intéressants que les principaux.
Pour moi c’est un roman en demi-teinte qui échoue malheureusement dans son rôle de pilier central de la série.
Pour qui : les lecteurs qui ont lu les précédents tomes, ceux qui aiment les histoires de vampires et loups-garous, et ceux qui aiment la plume si originale de l’auteur.
Les + : Des personnages hauts en couleurs et très variés, un style inimitable qui plonge immédiatement dans l’univers victorien/steampunk de la série.
Les – : Beaucoup de longueurs et des péripéties qui se répètent, quitte à tourner un peu en rond. La non exploitation de la révélation faite à la fin du précédent tome m’a également déçue.
Infos pratiques
Poche: 432 pages
Editeur : Le Livre de Poche (13 novembre 2013)
Collection : Fantastique
Langue : Français
ISBN-10: 2253169749
ISBN-13: 978-2253169741