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Le lit d’Aliénor 2, de Mireille Calmel

Le lit d’Aliénor 2, de Mireille Calmel (tome 2 du diptyque Le lit d’Aliénor, de Mireille Calmel, éditions Pocket)

Aliénor et Louis partent en croisade. Une façon de se réconcilier l’un et l’autre, mais aussi de fédérer derrière eux le peuple de France.
Mais rien ne va plus entre le couple royal. Aliénor ne donne toujours pas d’héritier au trône et Louis se réfugie chaque jour un peu plus dans la foi.
L’amour n’est plus, la séparation semble inévitable. Et pourtant…
Dans l’ombre, Henri se prépare. Il n’a pas oublié la promesse qui lui a été faite d’épouser cette jolie blonde duchesse d’Aquitaine.
Pour cela, Loana de Grimwald sera plus que jamais auprès de sa reine, pour que triomphe enfin le destin.

Cette deuxième et dernière partie se déroule juste après la fin de la première. Lire les deux à la suite est tout à fait possible et donnera l’impression d’un même ouvrage coupé en deux.
Dans cette seconde partie, plusieurs éléments laissés en suspend dans la première sont développés : on prend enfin la mesure des pouvoirs de Loana, le couple Aliénor/Louis est au plus mal et la tension dramatique induite par leur relation atteint son apogée, les objectifs des personnages trouvent leur dénouements.
Comme pour le premier, j’ai trouvé la partie « intrigues/complots » superficielle. A nouveau, nous sommes à milles lieues d’un roman de Jacqueline Carey tel que Kushiel ou Imriel, et j’ai plutôt tendance à classer ce texte comme une romance historico-fantastique. Les faits relatés dans l’oeuvre sont réels (pour autant qu’il s’agisse de la Reine et du Roi de France), ce qui permet de découvrir ces deux figures de notre histoire.
J’ai apprécié le travail sur la tension entre le couple royal. J’ai éprouvé de la peine pour eux deux, et surtout pour Louis. On les voit s’enfoncer toujours plus dans la haine et le déchirement, c’est vraiment terrible. On assiste au délitement de ce couple que rien ne rapproche. Il y a des larmes, des cris, des bouderies… La tension est bien plus présente dans ce tome que dans le précédent.
Tout comme les pouvoirs de Loana, qui semblent néanmoins n’apparaître que par facilité scénaristique. J’ai été partagée entre la satisfaction de la voir enfin se révéler en tant que sorcière, et le regret de constater que cela se fait toujours à des moments où Mireille Calmel ne semblait pas très inspirée quant à la manière de tirer son héroïne d’un mauvais pas.
Certaines ficelles sont un peu grosses et dans l’ensemble le livre n’est pas parfait, mais il se laisse lire.
Comme pour Le Lit d’Aliénor 1, on a une romance médiévale fluide et immersive, mais pas un roman politique ou d’intrigues.
Comme le premier, cet aspect est totalement survolé et on ne peut que se fier aux dires de Loana, sans jamais vraiment le constater par nous-même. C’est ce que je reprocherais à ce diptyque : son manque de profondeur.
Pour le reste, cette seconde partie est plus intense que la première, mais reste une lecture légère et divertissante.

Les + : Les émotions sont plus intenses dans cette partie que dans la première, le style est toujours fluide et immersif, le côté historique est bien mené et c’est un plaisir de découvrir ces personnages qui ont réellement existés.

Les – : Les pouvoirs de Loana semblent apparaître que pour combler les lacunes du scénario et ressemblent à des facilités scénaristiques, le côté « intrigue » est encore une fois survolé.

Infos pratiques
Broché
Editeur : Pocket (2003)
Langue : Français
ISBN-10: 2266126881
ISBN-13: 978-2266126885

Le lit d’Aliénor 1, de Mireille Calmel

Le lit d’Aliénor 1, de Mireille Calmel (tome 1 du diptyque Le lit d’Aliénor, de Mireille Calmel, éditions Pocket)

Alors qu’elle n’a que douze ans, la jeune Loana de Grimwald, descendante de Merlin lui-même, est envoyée auprès de la jeune Aliénor d’Aquitaine, dans le but officiel de devenir son amie.
La vérité est que la puissante angleterre souhaite marier le jeune Henri à Aliénor, dans quelques années. L’arrangement est conclu mais les choses ne se dérouleront pas comme prévu et Aliénor va devenir Reine de France.
La mission de Loana est alors simple : empêcher Aliénor de donner un héritier au trône, au risque de ne jamais la voir gagner l’angleterre et accompli le destin que ses parents ont choisi pour elle.
Y parviendra-t-elle ?

Après avoir souvent entendu parler de Mireille Calmel, j’ai entamé la lecture de ce dyptique sans trop savoir à quoi m’attendre. J’ai été à la fois mitigée et agréablement surprise.
En effet, la plume est fluide, agréable à lire. On se laisse prendre dans l’histoire de cette « sorcière » à la cour de France. Les personnages ont un caractère propre qui les rend tantôt attachants, tantôt horripilants, et le travail sur leur personnalité est plutôt crédible. Pour ce que j’en sais (je ne suis pas experte), Aliénor est dépeinte comme une jeune fille fougueuse et autoritaire, colérique et jalouse, finalement très humaine. Vu son rang, on ne peut que comprendre ses caprices.
Mireille Calmel nous raconte l’histoire de cette reine qui a réellement existée. De fait, je suis allée faire quelques recherches sur internet pour voir si la véritable histoire d’Aliénor correspondait aux faits relatés dans le livre, et oui. En fait, comme cette période est lointaine, nous n’en connaissons que les grandes lignes. Mireille Calmel vient ajouter une histoire secrète dans la grande Histoire. Elle apporte ainsi une touche de fantastique à la réalité et j’ai beaucoup apprécié cette tentative. Le lexique employé, le phrasé, sonnent comme médiéval et on est plongé au coeur de cette époque.
En revanche, ce qui m’a moins convaincu, c’est la profondeur supposée du texte.
En effet, la narratrice nous explique à plusieurs reprises qu’elle intrigue à la cour… C’est elle qui le dit ! Personnellement, je n’ai pas vraiment ressenti ce fait. On est très loin de la profondeur d’une saga comme Kushiel ou Imriel, de Jacqueline Carey (que l’on peut comparer même si le style est différent, les inspirations sont les mêmes). Je n’ai pas ressenti l’aspect « complot », l’aspect « politique », et c’est à peine si on ressent les enjeux. Loana est présentée comme une sorcière magicienne mais a part une ou deux interventions sans éclat, on ne s’en rend même pas compte.
En bref, elle prétend accomplir un travail titanesque pour atteindre son objectif mais on ne le voit jamais. Le lecteur est obligé de se fier à ce que nous dit l’héroïne, et je n’ai pas été très convaincue.
A la lecture, j’ai l’impression d’avoir eu d’avantage affaire à une romance historique légèrement fantastique qu’à un titre d’intrigues et de complots.
Car oui, comme son nom l’indique (bien que je n’en ai pas eu conscience de prime abord), Le Lit d’Aliénor nous parle beaucoup de coucheries et d’amours contrariés. On a presque un côté « amour courtois » qui rappelle quelques chansons médiévales.
Mais pas un livre subtile ou politique.
Il ne faut pas voir plus qu’un simple divertissement dans ce texte, au risque d’être déçu. Je pense que si j’ai apprécié ma lecture, c’est avant tout parce que je n’en attendais rien. Ne pensez pas lire une histoire d’intrigues à la cour royale, vous serez rapidement déçus. Pas plus qu’une histoire fantastique à la Merlin l’enchanteur.

Pour qui : les lecteurs qui cherchent une lecture dépaysante, divertissante et superficielle.

Les + : une plume fluide et immersive qui nous plonge rapidement au coeur de l’époque médiévale. Les caractères des personnages sont crédibles et bien travaillés.

Les – : le livre reste superficiel, on n’assiste jamais vraiment aux complots et intrigues de cours. On ne peut se fier qu’à ce que prétend l’héroïne quand elle nous dit qu’elle passe ses journées à intriguer dans le dos d’Aliénor. J’aurais aimé que l’autrice pousse ses idées plus loin, à la manière d’une Jacqueline Carey. Or, cela ressemble presque à une solution de facilité que de parler d’intrigues sans jamais les montrer.

Infos pratiques
Poche: 416 pages
Editeur : Pocket (4 décembre 2003)
Collection : Litterature
Langue : Français
ISBN-10: 2266126873
ISBN-13: 978-2266126878