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Les Saisons de l’Etrange 2 : Le nombril du monde, de Roland C. Wagner

Le nombril du monde, de Roland C. Wagner (tome 2 de la série Les Saisons de l’Étrange, éditions des Moutons Électriques)

Près de Paris, un menhir ancestral intrigue la population. On lui prête en effet des pouvoirs mystiques. Objet de culte pour les uns, fascination morbide pour les autres, cette pierre, que certains appellent « Le Nombril du Monde », va être au centre de l’attention. En effet, elle pourrait bien se réveiller, pour la première fois depuis 95 ans, et libérer énergie et démons.
Une enquête idéale pour Yasmine, recrue efficace de l’Agence Arkham. Pourra-t-elle empêcher l’arrivée de l’enfer sur Terre ?

Nouvel épisode pour cette première saison littéraire des Saisons de L’étrange. Après 115° vers l’épouvante, on change de registre pour se tourner cette fois vers une histoire plus proche de nous, située dans un univers contemporain et une région connue : la Bretagne.
Je n’ai pu m’empêcher de penser à la lecture de ce titre, à celle du Club des Punks contre l’apocalypse zombie, de Karim Berrouka, car on retrouve dans l’écriture les envolées « rock’n’roll » des anarchistes. Cette écriture est rythmée, décalée, et le titre se lit rapidement avec le sourire.
Le nombril du monde est en réalité un menhir auquel on prête des pouvoir démoniaques. Le livre raconte l’affrontement entre plusieurs groupes déterminés à utiliser la pierre au même moment puisque l’alignement des planètes va être propice à la convergence des forces.
J’ai bien aimé ce titre, je l’ai même préféré au précédent. Mon seul regret est sa taille, très courte, qui ne m’a pas permis d’entrer à 100% dans l’univers et de m’y accrocher. Un grand nombre d’éléments auraient pu être approfondis, comme par exemple le personnage de Yasmine, et la fameuse Agence Arkham, dont on a fait un élément de vente sur le livre mais qui n’est en réalité qu’à peine effleuré. L’auteur a jeté dans ce livre les bases de quelque chose, comme s’il n’était qu’un préambule. C’est dommage parce que plusieurs autres personnages auraient mérité un traitement plus profond, eux aussi (comme Toutla, ou l’Oeil).
Je suis donc un peu restée sur ma faim. Certes l’histoire est sympa, le cadre aussi, mais cela m’a fait le même effet qu’un réveil un lundi matin après un rêve sympa. Un goût de trop peu, d’inachevé, de superficiel.
Après quelques recherches, j’ai vu que ce livre s’inscrit dans une série de 6 titres signés chacun par un auteur. Je regrette alors d’autant plus que celui-ci ne soit pas plus épais.
Malgré tout, une fois le roman fermé, toutes les questions du scénario ont trouvé réponse et le lecteur n’est pas complètement orphelin.

Pour qui : les lecteurs qui aiment les histoires courtes et percutantes. Cette histoire est indépendante du premier tome des Saisons de l’étrange te peut donc être lue par des lecteurs qui n’ont pas lu les autres titres.

Les + : des personnages rock’n’roll et punchy, une idée de base sympathique et un décor grunge pas déplaisant.

Les – : tout va trop vite et l’univers aurait gagné à être bien plus approfondi.

Infos pratiques
ISBN : 978-2-36183-452-4
Format : Broché
Pages : 128
Paru le 5 avril 2018

115°vers l’épouvante, de Lazare Guillemot

115°vers l’épouvante, de Lazare Guillemot (tome 1 de la saison 1 de la série Les Saisons de l’Étrange, éditions des Moutons Electriques)

Alors que le jeune Billy Babbridge, qui s’est improvisé guide touristique, se promène en compagnie du Père Brosn, ils se font attaquer par un mystérieux batracien venu du ciel. Mirage nuageux ou monstruosité céleste ? Les deux compères, épouvantés, ne devront leur salut qu’à l’apparition salutaire de trois aventuriers américains. Ensemble, ils vont s’embarquer à bord d’une conquête dont l’objectif n’est autre que la sauvegarde de notre monde, pour lui éviter de basculer dans l’horreur.

Lorsque j’ai participé à la campagne de financement participatif pour le lancement des Saisons de l’Etrange, j’avoue ne pas avoir bien saisi le concept.
En effet, la plupart des auteurs des textes réunis ici ne sont plus de ce monde, et je voyais mal comment ils allaient pouvoir former un corpus cohérent. Je ne me suis donc engagée que pour la moitié de la série, soit 3 ouvrages.
A la fin de cette première lecture, j’envisage mieux le concept de ces Saisons, et je regrette de ne pas avoir misé pour l’ensemble de cette première saison.
Ce premier épisode, 115° vers l’épouvante, a en effet été une lecture très sympathique.
Je me suis un peu méfiée du bandeau indiquant « Lovecraft à l’honneur » sur la couverture (Lovecraft est un argument toujours très lucratif, comme en témoigne l’actuelle campagne de financement de l’intégrale de son oeuvre, à laquelle j’ai également contribué). Toutefois il me semble avoir retrouvé un mélange de plusieurs univers oniriques dans ce petit roman qui se lit vite.
Du Lovecraft, peut-être. Je ne suis pas experte. En revanche on retrouve assurément du Lewis Carroll. On y retrouve d’ailleurs quelques allusions ici et là.
L’ambiance générale du livre est onirique, un peu comme le voyage d’Alice au pays des merveilles, on va de péripétie en péripétie, de scène en scène, dans un cheminement extraordinaire menant le lecteur tantôt sur terre et sur mer.
L’ensemble est très visuel, on retrouve un petit épisode très agréable dont l’ambiance n’est pas sans rappeler celle de L’Etrange Cas de L’Homme Mécanique, de par son décor anglais et ses personnages british. On voyage à travers ce texte dynamique où les péripéties ne manquent pas.
Les amateurs de piraterie devraient aussi y trouver leur compte.
Ce que j’ai particulièrement apprécié, en plus de l’ambiance, est la qualité des idées. Elles y sont riches et originales. Du jamais lu ! Cela devient pour moi de plus en plus difficile de lire des romans qui me font cette impression d’inédit. Quoi qu’il en soit c’est le cas ici, ce qui rend cette petite lecture très rafraichissante.
A la fin de l’épisode, j’entrevois la possibilité de fil rouge de cette saison et j’en trouve le concept d’autant plus intéressant.
Une bonne idée, un bon texte et une belle couverture, de quoi me faire passer un agréable moment de lecture.
Seul bémol à noter et qui me chagrine un peu : un nombre assez conséquent de fautes de frappe et d’orthographe. Il manquait des lettres dans certains mots, et parfois des mots étaient employés à la manière d’autres, comme si un correcteur orthographique c’était permis de remplacer un mot par un autre. Une relecture supplémentaire aurait sans doute permis d’enlever toutes ces petites coquilles.

Pour qui : les lecteurs qui aiment s’évader le temps d’une petite histoire rafraichissante et originale, dans un monde onirique et très visuel.

Les + : beaucoup de bonnes idées et un environnement inédit qui ne donne pas d’impression de « déjà lu », une écriture fluide et un concept global très intéressant.

Les – : Il manque une relecture pour avoir un texte parfait.

Infos pratiques
À paraître le 15 mars 2018
Pages : 208
Dimension : 14 × 18.2 cm
Format : Broché
ISBN : 978-2-36183-442-5

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