L’Emprise du Lwa, de Patrice Mora

L’Emprise du Lwa, de Patrice Mora (one shot, éditions du Petit Caveau)
Lauwrence et Mortimer forment un duo de gentilshommes au coeur du Paris de la belle époque. Membres de la Loge, une organisation occulte en lien direct avec le monde souterrain du Pandemonium, ils se voient confiés une mission d’apparence assez simple. Or, une fois sur place, ils feront la connaissance d’un mystérieux personnage à l’aura suspecte. Une chose en entraînant une autre, le duo se trouvera confronté à un mal qu’il était loin de soupçonner.
Il est rare que je sois déçue avec les ouvrages des éditions du Petit Caveau, pourtant cela arrive. C’est le cas avec ce titre pour lequel je partais enthousiaste et à côté duquel je suis totalement passée.
Il m’a fallu analyser mon expérience pour comprendre les raisons de ce sentiment de déception que j’ai éprouvé. Deux points résument à eux seuls mon ressenti :
Le premier : La narration. L’Emprise du Lwa n’est pas mal écrit. Il nous raconte les péripéties des protagonistes avec une grande justesse et un style parfait pour l’époque dans laquelle il se place. Cependant, le choix d’une narration au présent m’a totalement perdue. J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire car, restée à l’extérieure, il m’est arrivé plusieurs fois de lire des passages sans les comprendre, ou sans comprendre les réactions des personnages, ou encore les subtilités des choses. Je suppose que tout est expliqué dans le récit (je suis plusieurs fois revenue en arrière pour comprendre, et effectivement les choses étaient expliquées, simplement je ne les avais pas bien comprises) mais l’utilisation de la première personne avec le présent m’a vraiment laissée hors du texte. J’apprécie les narrations à la première personne, mais pas au présent.
La couverture : Je ne cache pas l’affection que je porte aux couvertures de l’illustrateur Nicolas Jamonneau, qui une fois de plus ici signe une oeuvre intense et sublime. Cependant je n’ai rien retrouvé ou presque de cette couverture dans le roman.
Comme je disais au début de cette chronique, je partais très enthousiaste pour ce titre. La couverture, son ambiance, et ce qu’elle représente n’y étaient pas étrangers. Mais le fait de n’avoir pas retrouvé ces choses dans le texte m’a déçu. Si la figure féminine représentée ici correspond à un personnage du livre, je ne l’ai pas vu. Si elle correspond à un passage exact du livre, je ne l’ai pas vu non plus.
Mais je vous ai déjà dit que je suis passée à côté de ce titre, n’est-ce pas ?
Pour les points positifs, car il y en a, il faut noter l’originalité de l’ensemble. Un roman où les éléments vaudou sont centraux n’est pas rare mais toujours plaisant. Ce qui est en revanche plus rare, c’est le caractère donné au personnage principal. Une histoire de héros possédé a vraiment beaucoup de potentiel et j’ai bien aimé cette idée.
Dommage qu’elle m’ait laissé sur la touche dans son récit.
En conclusion ce titre est probablement un bon titre, mais il n’est pas pour moi.
Les + : De bonnes idées et une plume imprégnée de l’ambiance de l’époque dans laquelle elle se place.
Les – : Une narration à la première personne et au présent qui m’a laissé totalement en dehors du texte.
Infos pratiques
Date de parution : 30 mai 2016
ISBN : 978-2-37342-023-4
Nombre de pages : 156