La Malédiction de Néferet, de P.C et Kristin Cast

La Malédiction de Néferet, de P.C et Kristin Cast (one shot, éditions Pocket Jeunesse)
L’histoire se déroule en 1893, aux Etats-Unis. Emily Wheiler a 16 ans lorsqu’elle devient maîtresse de sa propre maison après la mort de sa mère. A ce moment-là, elle vit seule avec son père, qui peu à peu sombre dans la folie et voit en elle l’esprit de sa femme morte.
Une ambiance malsaine qui ne pourra que mal finir si Emily ne saisit pas l’opportunité offerte par un mariage avec le jeune Arthur.
A moins que les choses ne tournent autrement.
Cette novella est une sorte de préquelle à la série La Maison de la Nuit. On y découvre pourquoi et comment le personnage de Neferet est devenue ce qu’elle est. Si l’intention est intéressante, en est-elle pour autant convaincante ?
Les lecteurs qui apprécient un univers aiment souvent le voir étoffé à travers des histoires parallèles ou complémentaires. C’est ce qu’ont voulu offrir P.C et Kristin Cast dans cette petite histoire révélant la naissance du personnage de Neferet.
Personnellement, si j’aime beaucoup l’idée de développer un univers que j’avais par ailleurs trouvé intéressant, je n’ai pas été très convaincue par ce titre.
En effet, dès les premières pages, les choses semblent cousues de fil blanc. On sait déjà ce qu’il va se passer et le texte est sans surprise. Les pages se tournent, sont bien écrite, on a ici un livre d’ambiance. Le côté enfermement est présent, on se sent également à l’étroit dans le manoir. Le piège se referme peu à peu sur Emily et on ne peut que compatir.
En revanche, le personnage doute dès le début et nous avec, sur les conséquences de ce qu’elle vit.
J’ai été plutôt déçue de voir PC et Kristin Cast sauter dans la facilité des deux pieds en s’en tenant à un scénario que l’on devine dès le départ, sans chercher à dévier ou à créer de l’inattendu.
Ce qui m’a le plus dérangé ici est l’univers en lui-même. Durant tout le texte, celui-ci est crédible et prend bien place dans les années 1890. Cela me rappelle des ambiances comme les passages historiques de Conversion, qui traite des sorcières de Salem (pas la même époque mais on y retrouve une ambiance étouffante). Or, à la toute fin du livre, on apprend que les vampires existent et cohabitent dans cet univers. Comme si de rien n’était et alors que rien ne le laisse présager.
J’ai eu l’impression que l’on avait introduit les vampires à la fin parce qu’il fallait rattacher les wagons de ce titre avec la série, mais que c’est le seul intérêt. Il n’y en a pas d’autre, au point que l’on se demande si l’histoire de base a vraiment un lien avec l’univers créé dans la série de La Maison de la Nuit, où les créatures sont totalement intégrées et légitimées depuis le début.
Cela crée une impression étrange de lire deux livres différents, ou un livre mal calibré. Je préférais de loin l’histoire sordide de la Emily de 1892 humaine, plutôt que cette fin bâclée et sortie de derrière les fagots d’un vampire ténébreux et dont les objectifs sont capillotractés.
A part cela on a assez peu de personnages, la galerie étant peu fournie, ce qui renforce l’impression de tourner en rond qu’éprouve l’héroïne. Aussi, le style d’écriture est fluide, agréable, et le petit livre ce lit bien.
Cependant, je pense pouvoir dire que les lecteurs qui ont apprécié La Maison de la Nuit peuvent aisément se passer de cette lecture, car non seulement elle est en-dessous du reste, mais en plus elle n’apporte rien à l’historie principale.
Pour qui : les lecteurs qui cherchent une petite lecture divertissante, ceux qui ont aimé la série La Maison de la Nuit.
Les + : une atmosphère pesante d’enfermement et de dangers, une écriture agréable.
Les – : une histoire cousue de fil blanc et dont on connait toutes les grandes lignes dès les premières pages. Aucune surprise.
Infos pratiques
Poche: 192 pages
Editeur : Pocket Jeunesse (5 mars 2015)
Collection : Pocket Jeunesse
Langue : Français
ISBN-10: 2266235540
ISBN-13: 978-2266235549