Tentation, de Stephenie Meyer
Tentation, de Stephenie Meyer (tome 2 de la série Twilight, éditions du Livre de Poche)
Bella est anéantie par le départ d’Edward qui a été très clair : ce sera comme s’il n’avait jamais existé. Son monde et ses rêves s’écroulent, tandis que la petite ville de Forks est frappée par des meurtres en pleine forêt. La police pense à des ours, mais Bella va se rendre compte que les apparences sont trompeuses. Son rapprochement avec le beau Jacob ira bel et bien dans ce sens.
On m’avait pourtant bien dit que « plus ça va et pire c’est », mais comme je suis une acharnée j’irai jusqu’au bout de cette série dont j’ai tant entendu parler. Je veux le voir pour le croire, lire pour me faire ma propre opinion.
Après l’insipide Fascination, je m’attendais donc à un ouvrage dans la même veine (jeu de mot). Hé bien non. C’est bien le même genre, oui, mais en pire.
En clair, on y retrouve tous les défauts du premier, mais avec des trucs en plus !
Je vois d’ici crier les fans, mais je m’explique immédiatement.
Premièrement comme je l’ai dit dans ma chronique du premier, le style de l’auteur est particulier. Plat, écrit comme si nous avions fait un bond de 50 ans en arrière au moins (pour avoir lu du Maupassant la semaine dernière, j’y ai retrouvé des expressions de Twilight, c’est dire), le roman est fade, il traine en longueur. Stéphenie Meyer passe des pages et des pages à ne pas dire grand-chose, à bavarder sur le malaise de Bella auquel on ne croit pas vraiment, pour qui je n’ai pas eu de peine ni de compassion.
Ensuite, le point positif de ce livre est qu’il tente d’introduire de l’action. Dans ce tome, l’auteur a voulu mettre en place un triangle amoureux et une intrigue orientée sur la survie de l’héroïne. C’est un bon point, oui, mais là encore l’ensemble ne tient pas la route.
Si Jacob peut tenir son rôle correctement en dépit de certaines actions dont on voit venir le dénouement longtemps à l’avance, Bella et Edward, eux, sont horripilants. Jamais je n’ai vu une héroïne aussi peu crédible. J’espère que l’auteur ne s’est pas inspirée de personnes réelles pour créer ses personnages car il s’agirait d’un véritable outrage.
Bella agit d’une manière totalement folle. Je me demande si des filles se sont vraiment identifiées à elle et j’espère bien que non (question déjà soulevée dans la première chronique). Par exemple quand son père lui demande de ne pas aller dans les bois car des gens y meurt violemment sans qu’on ne sache pourquoi, elle attend d’être seule pour s’y aventurer (!), ou quand Jacob lui demande de ne pas sauter seule depuis la falaise, elle y va seule alors qu’une tempête se prépare (!!). Non mais honnêtement, a quoi pense-t-elle ? Qui peut accorder du crédit à une « héroïne » qui fait l’exact contraire de ce que souhaite les gens qui veulent qu’elle reste en vie ? Les hallucinations auditives de Bella sont ridicules et j’ai espéré tout au long du roman qu’il s’agissait bien d’une voix et non d’hallucinations… j’ai été déçue.
Quant à Edward, il n’est pas en reste. Très en retrait dans le livre, sa figure reste tout de même un fil rouge en arrière-plan. Là encore les trames scénaristiques mises en place dans le livre sont faibles et ne tiennent pas vraiment la route. L’élément déclencheur est ridicule, les choses prennent des proportions énormes pour un tout petit élément qui aurait pu être rapidement réglé. Et pourquoi ne pas dire la vérité au lieu de se cacher derrière un discours froid qui fait trainer le roman en longueur ? Certes l’histoire serait terminée au bout de 100 pages mais je n’ai pas compris ce besoin de ne rien dire, de tourner autour du pot. Il devait bien se douter que Bella réagirait mal, serait triste, déprimée. Pour quelqu’un qui a plus de 100 ans d’existence, il connait très mal les réactions humaines. Au final c’est le lecteur qui en pâtit et doit lire encore et encore le désespoir enfantin de Bella. Le coup d’éclat d’Edward en Italie est démesuré, incompréhensible. Sur la base d’une rumeur il agit comme dans une pièce de théâtre. Au final cela entraine des complications rocambolesques auxquelles je n’ai pas accroché.
Enfin, le groupe des Volturi m’a fait rire plus qu’angoisser. Trop de trop, trop théâtral, trop clichés, trop mégalos… la coupe était pleine.
En résumé tout dans ce titre m’a semblé tiré par les cheveux. Tout. Je n’ai rien trouvé pour rendre grâce à ce roman dont la lecture reste cependant légère et plaisante pour qui veut se divertir un moment.
Et dire qu’il me reste encore les deux derniers volumes à lire, je me demande comment tout cela va continuer. Je pense qu’on est déjà loin sur l’échelle du pas crédible, mais tout porte à croire que le tome suivant fera carrément basculer la série dans le mauvais.
Je ne regrette pas de l’avoir lu, au moins maintenant je connais, et comme je l’ai dit le roman est divertissant. Il ne faut simplement rien en attendre.
Pour qui : Les lecteurs qui ont lu Fascination, le premier tome.
Les + : Une lecture divertissante et facile à lire.
Les – : L’histoire complètement rocambolesque, pas crédible, les personnages peu crédibles et très agaçants, les psychologies des personnages clichées, incompréhensibles…
Infos pratiques
Poche: 576 pages
Editeur : Livre de Poche Jeunesse (1 juin 2011)
Collection : Livre de Poche Jeunesse
Langue : Français
ISBN-10: 2013223404
ISBN-13: 978-2013223409