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Vampire Malgré Lui, Collectif

 

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Collectif, Vampire Malgré Lui (anthologie, éditions du Petit Caveau)

Pour cette seconde anthologie de la part des Editions du Petit Caveau, douze auteurs ont écrit autour du thème du Vampire Malgré lui.

Dans un premier temps je vais m’attarder à donner un avis sur chacun des textes avant de faire un avis global sur l’ensemble du recueil.

Chapitre Premier de Jean-Paul Raymond : Cette nouvelle au concept accrocheur (un auteur qui ne parvient pas à trouver l’inspiration raconte la gestation laborieuse de son texte avant de tomber des nues face à la réalité qui dépasse la fiction) ne m’a pas spécialement convaincue. Si j’ai aimé l’idée, je ne l’ai pas trouvé assez finement abordée et j’ai surtout eu l’impression que l’auteur nous racontait son propre manque d’inspiration face à un AT auquel il voulait absolument participer.

Comme un Coeur qui Bat de Tephtida Hay : Cette nouvelle présentée comme Steampunk est assez classique. J’avoue avoir l’impression de n’avoir que trop lu d’histoires de vampires londoniens et cette nouvelle en est une de plus à ajouter à la liste. Simple sans être mauvaise, elle a su me surprendre par une fin originale et un style agréable à lire.

Noblesse d’Ame de Lydie Blaizot : J’apprécie cette auteure pour l’originalité de ses idées et je n’ai pas été déçue avec ce texte. Une fois de plus, Lydie Blaizot installe son histoire dans un cadre que l’on n’attend pas et un personnage que l’on attend encore moins. Cette nouvelle est pour moi celle du recueil qui illustre le mieux le côté « Malgré Lui ».

Neverland de Henri Bé : J’ai beaucoup apprécié le cadre confiné et anxiogène du texte. Voilà un récit qui nous place à côté des protagonistes dont on ressent les émotions en même temps qu’elles sont vécues.

Les Naömis de Jean Vigne : Comme pour Lydie Blaizot, je ne suis jamais déçue par les idées de cet auteur à l’imagination débordante. Cette nouvelle m’a une fois de plus convaincue en dépit de quelques longueurs. J’ai aimé le cadre original et la légende qui tourne autour. La figure du vampire est abordée d’une manière qui sort de l’ordinaire et c’est appréciable, surtout dans une anthologie.

Pétrus de David Osmay : Ce texte m’a surtout marqué par le fait que le vampire est un petit félin, chose rare dans l’univers des créatures de la nuit. Du reste, si le style est fluide et agréable, l’histoire ne m’a pas vraiment marquée. Il y avait peut-être de quoi aller plus loin avec le potentiel du personnage éponyme.

Cuttle Fish de Alice B. Griffin : J’admets qu’il n’est pas évident de faire original dans le thème du vampire. Mais vouloir être trop original peut parfois vous amener à un résultat qui n’a pas beaucoup de sens. Pour faire court : je n’ai pas compris ce texte. Je ne l’ai pas compris d’autant plus qu’il ne m’a pas accroché. La créature extra-terrestre qui vampirise avec des tentacules et essaie de devenir une star de cinéma en imitant le Dracula de Bram Stocker… L’auteur est partie un peu trop loin à mon goût. C’est incontestablement la nouvelle qui m’a fait le moins d’effet de tout le recueil, malheureusement. Mais il en faut pour tous les goûts et d’autres seront certainement plus convaincus que moi !

Les Dents de Kitty de Patrice Verry : Ici l’auteur a choisi de s’attaquer à l’essence même du vampire avec un texte traitant des fameuses canines et de leurs conséquences sur la vie de leurs propriétaires. Quelques retournements de situations et une plume agréable font de ce texte une histoire plaisante à lire.

Si tous les Rois de la Terre de Olivier Boile : un texte historique intéressant qui place le vampire au sein de la grande Histoire. Là encore même si j’ai apprécié la lecture, elle ne m’a pas spécialement marquée. Il manquait un petit quelque chose pour m’accrocher complètement. Probablement mon manque de culture au sujet de la période et des personnages traités.

Dis-moi qui tu manges de Malaïka Macumi : Une nouvelle que j’ai trouvé vraiment intéressante puisqu’elle aborde un thème très original : un vampire allergique au sang. J’avoue que cette possibilité ne m’avait jamais traversé l’esprit et j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce texte bien écrit, bien ficelé et qui a le mérite d’innover dans un domaine difficile. Une bonne surprise, l’un des meilleurs textes de l’anthologie.

Déchéance de Patrice Mora : Où quand le vampire côtoie le zombie. Plusieurs genres se mélangent pour une nouvelle intéressante mais dont la fin m’a laissé sur ma faim.

Mademoiselle Edwarda de Vincent Tassy : Thème original et intéressant. Je suis vraiment entrée dans l’univers de l’auteur et de son héros hors du commun. Malheureusement j’ai trouvé le texte un petit peu plat, un peu long de par son manque de dialogue, et surtout la figure du vampire m’a semblé trop facile et peu savoureuse.

De manière générale j’ai passé un bon moment de lecture avec cette anthologie. Les auteurs ont su raconter des histoires toutes originales les unes par rapport aux autres, contrairement à la première anthologie Or et Sang où certains thèmes sont revenus plusieurs fois.
Plusieurs textes sortent du lot comme ceux de Jean Vigne, Lydie Blaizot ou encore Malaïka Macumi tandis que d’autres m’ont moins accrochés. Tout comme il y a une multitude de thèmes je dirais qu’il y a aussi pour tous les goûts et tous les niveaux. Il faut également noter la sublime couverture signée Alexandra V. Bach.
Cependant je regrette le traitement du thème qui n’a pas souvent été respecté dans le sens que je m’étais figuré. J’ai certes ressenti le côté « vampire » mais je déplore le manque de « malgré lui ».
Finalement ce recueil me laisse avant tout l’impression d’un recueil de nouvelles vampiriques plutôt classique.

Pour qui : Les lecteurs qui aiment les histoires vampiriques et les recueils de nouvelles brassant de nombreux univers.

Les + : De nombreux univers et des thèmes originaux.

Les – : Il manque le côté « malgré lui » du thème initial.

Infos pratiques

Editeur : Editions du Petit Caveau (5 décembre 2012)
Langue : Français
ISBN-10: 2919550349
ISBN-13: 978-2919550340

Les Dames Baroques Collectif

Les Dames Baroques, collectif (one shot, éditions du Riez)

Les Dames Baroques est un recueil de nouvelles constitué de vingts textes. Les auteurs présents sont : Carole Grangier, Armand Cabasson, Charlotte Bousquet, Karim Berroula, Justine Niogret, Daniel Alhadeff, Cyril Carau, Tephtida Hay, Sophie Dabat, Morgane Guingouain, Sire Cédric, Elie Darco, Léonor Lara, Lucie Chenu, Sophie Goasguen, Jean Lorrain, Joris Karl Huysmans, Pétrus Borel, Madame d’Aulnoy, Jules Barbey d’Aurevilly.

Il convient de rappeler que le terme « baroque » est à prendre dans sa définition d’origine, qui ne détermine donc pas un style artistique mais signifie simplement « original, décalé, un peu fou ». La couverture de l’ouvrage peu justement faire penser au temps où le style baroque était roi mais il n’en est rien. Les héroïnes de ces pages sont toutes baroques à la leur façon.
Et c’est ce que nous avons particulièrement apprécié dans cet ouvrage. Il y en a pour tout les goûts. A travers les pages, vous allez croiser de tout. Du petit texte, du grand texte, de l’époque moderne, de l’inconnue ou de la plus ancienne, du style fluide au plus travaillé, des héroïnes belles ou laides… Bref, chacune des vingt nouvelles est un voyage très différent. Le seul point commun entre toutes est sans doute leur qualité. Tous les textes étant soignés, il est intéressant de voir comment chaque auteur a abordé le même sujet.
La lecture est fluide, nous avons beaucoup apprécié l’ouvrage qui se lit facilement. Les textes sont globalement assez courts et se lisent bien. Il est facile de se dire « encore un » et d’entamer la lecture de l’histoire suivante. On arrive ainsi rapidement à la fin du livre avec une réelle impression de légèreté et de dynamisme. On ne s’ennuie pas une seconde et les vingt plumes nous entraînent avec elles dans autant de bons moments.
Nous avons choisi cette lecture pour alterner entre plusieurs romans volumineux et nous voulions une lecture plus légère, dynamique, plonger dans des histoires courtes et captivantes. Mission pleinement réussie pour ces dames baroques qui nous ont complètement séduites. On ne placera pas l’ouvrage en coup de coeur car nous avons été un peu déçu par la nouvelle qui clos l’ouvrage et ne l’avons pas trouvé bien placée là (puisque de ce fait on ferme le livre sur une moins bonne expérience).

Nous avons particulièrement aimé les nouvelles suivantes :
– Le Bol d’Argent, de Lucie Chenu, pour son originalité et son style.
– Lapidaire, de Karim Berrouka, pour sa beauté émouvante.
 Le jour de la Belladone, de Justine Niogret, pour son héroïne touchante et rusée.
– Les Crocs de la Basilicate, d’Elie Darco, pour son héroïne singulière et la chute de l’histoire.

D’autres textes nous ont un peu moins convaincus :
– Serments, éternels serments d’amour, de Léonor Lara, pour son héroïne pas toujours très honnête.
– La Princesse aux Lys Rouge, de Jean Lorrain, pour l’immense impression de gâchis provoqué par le scénario de son texte.
– La Reine Margot, de Joris Karl Huysmann, pour sa trop grande rapidité.
– Le Cachet d’Onys, de Jules Barbey d’Aurevilly, pour son style un peu trop chargé à notre goût.

Pour qui : Les lecteurs qui aiment les recueils de nouvelles, les textes de tous types et de tous styles, ceux qui veulent s’évader et vivre des aventures originales.

Les + : La grande diversité des thèmes, la richesse des idées autour du même sujet. Tous les textes sont agréables à lire, originaux et fluides. Le livre se lit de façon dynamique et rapide, on passe d’une histoire à une autre avec plaisir même si parfois certaines nous emportent un peu plus que d’autres. Nous avons vécu toute une palette d’émotions diverses grâce à cet ouvrage. De plus et comme toujours, les Editions du Riez proposent ici un très bel écrin pour ces petits bijoux. Le talent romantique et mélancolique de Natalia Pierandrei correspond tout à fait à l’atmosphère du livre qui en devient ainsi aussi agréable à regarder qu’à consulter.

Les – : L’ordre des nouvelles, le texte final nous a un peu embêté car comme nous avons moins aimé nous avons terminé sur un texte mitigé. Mais ce n’est qu’un avis personnel.

Infos pratiques :

Broché: 300 pages
Editeur : Editions du Riez;  (30 novembre 2010)
Collection : Brumes Etranges
Langue : Français
ISBN-10: 2918719080
ISBN-13: 978-2918719083