En la forêt de triste amertume, de Céline Rosenheim


En la forêt de triste amertune, de Céline Rosenheim (one shot, éditions du Petit Caveau)
D’un côté, la Duchesse Clémentia et ses crises de langueur, son besoin de sang. De l’autre, la Reine Isabelle, violentée par son mari devenu fou et qui a peut pour sa vie. Dans un royaume de France de plus en plus convoité par des puissances étrangères, deux femmes s’interrogent sur leur existence et le destin des leurs.
Outre la splendide couverture signée Nicolas Jamonneau, c’est l’ambiance médiévale qui m’a attirée dans ce titre singulier au catalogue des éditions du Petit Caveau. J’avais envie de me plonger dans une ambiance à la Mireille Calmel et je n’ai pas été déçue.
On plonge en effet rapidement dans l’époque des ducs, duchesses, barons et rois de France. Le roman compte deux héroïnes dont on fait rapidement la connaissance car le livre est très très court, à peine 150 pages. De fait, il se lit vite et comme toujours je craignais d’être déçue par l’histoire. Habituellement je préfère les romans plus épais qui promettent une plongée en profondeur dans l’univers, avec de multiples explications et du détails.
Or, ici, je n’ai pas vu défiler les pages et j’ai été vraiment emballée par ce titre. L’ambiance à la Mireille Calmel est là, saupoudrée de surnaturel. Vampirisme ? Folie ? Quelle est donc cette magie qui imprègne le monde ? De quels maléfices souffrent les personnages ?
Vous ne le saurez pas.
Ou bien j’ai raté quelque chose, mais la moralité de ma lecture est que j’en sors frustrée et déçue. Car oui, nous assistons au voyage d’un preux chevalier pour aller trouver un remède à la crise de langueur de la duchesse, mais c’est à peu près tout.
La fin, ou plutôt la non fin, ne m’a pas du tout satisfaite !
Premièrement, j’ai trouvé la fin côté Clémentia attendue et trop facile. Je n’y ai pas adhéré. Quant au roi, hé bien… voilà. C’est tout.
J’ai refermé le livre, perplexe. Ou bien, à nouveau, c’est moi qui ai mal compris la subtilité de l’œuvre, mais il me manque clairement quelque chose. Il me manque une vraie fin.
C’est à peine si on apprend « le pourquoi » des phénomènes. Quoi qu’il en soit, il n’y a aucune vraie résolution des problèmes à la fin de l’ouvrage, ce qui m’a donné l’impression d’une lecture « inutile ». Nous ne sommes pas plus avancé à la fin qu’au début et c’est bien dommage. On ferme le livre avec plus de questions que de réponses.
Du reste, outre un style manquant de fluidité (le texte commence souvent par le prénom du personnage et on a rarement d’autres appellations pour les décrire, ce qui donne une impression saccadée et répétitive), le style est intéressant, prenant. De nombreux mots d’époque sont insérés pour renforcer le décor médiéval et j’ai beaucoup aimé. C’est bien écrit dans l’ensemble et j’ai apprécié tourner les pages de ce roman.
C’est peut-être aussi pour cette raison que j’ai été si frustrée par la fin : j’en aurais aimé plus. J’aurais aimé passer plus de temps dans les châteaux, à assister aux intrigues, aux manigances, et à leurs résolutions.
Pour qui : les lecteurs qui apprécient les romans médiévaux dans le registre de Mireille Calmel, ceux qui aiment les petites histoires.
Les + : une ambiance médiévale bien retranscrite, un vocabulaire riche et d’époque, de bonnes idées.
Les – : le style manque parfois de fluidité, la fin décevante.
Infos pratiques
Éditeur : Petit Caveau Editions (28 août 2020)
Pages : 147
ISBN-10 : 2373420805
ISBN-13 : 978-2373420807