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Retour à woodbury, de Robert Kirkman et Jay Bonansinga (The walking Dead T8)

Retour à Woodbury, de Robert Kirkman et Jay Bonansinga (Tome 8 de la série The Walking Dead, éditions Le livre de poche)

Lilly Caul en est convaincue : c’est à Woodbury que la communauté trouvera enfin la paix. Bien que réfugié dans un Ikea aux airs de paradis, la jeune femme doute. En effet, le groupe est régulièrement attaqué par des humains malintentionnés. Elle craint que le quotidien ne soit de plus en plus dangereux, de plus en plus violent.
Alors, contre l’avis général, elle va prendre sa décision et tout faire pour retourner dans la ville laissée morte par David Stern. C’est là qu’est son avenir, sa vie… sa mort, peut-être, aussi.

Obstinée, Lilly Caul revient dans cet ultime opus pour nous proposer un retour aux sources.
Alors que tous les membres du groupe sont massés à l’étage d’un immense Ikea (quelle bonne idée !), la jeune femme ne trouve rien de mieux à faire que de faire douter les gens et les convaincre de retourner à Woodbury.
En soit, je n’ai pas trouvé l’idée géniale, d’autant plus que, comme on s’en doute, le chemin ne sera pas sans dangers et tous n’arriveront pas au bout.
J’ai lu ce dernier tome bien après les autres, il s’agit du seul ouvrage papier que je n’avais pas et je l’ai lu à l’occasion du prêt de l’intégrale sortie en novembre 2019. Pour autant, je n’ai pas eu de mal à raccrocher les wagons de l’histoire et à aucun moment je ne me suis sentie perdue. On pourrait presque lire ce livre de manière indépendante.
L’histoire se lit vite, comme d’habitude le style est immersif et haletant. Les actions s’enchaînent, mêlant batailles, explosions, pertes et retrouvailles tout azimut. Dans cette dernière histoire, j’ai trouvé les auteurs moins inspirés. Le livre n’est que le récit du déplacement de Ikea à Woodbury, et il ne se passe pas énormément de choses pour les personnages. Bien sûr, un vilain vient troubler la fête pour dire que le voyage n’est pas tranquille, certains personnages ont à faire des choix poignants, mais j’ai eu l’impression que l’intrigue globale n’avançait pas aussi bien que dans les précédents tomes. Comme si les auteurs avaient senti d’eux-mêmes qu’il étaient temps de s’arrêter là.
D’ailleurs, la conclusion du roman n’en est pas vraiment une, comme on se doute. Il ne peut pas réellement y avoir de fin dans ce type d’univers.
S’il y a des lecteurs qui ont joué aux jeux The Walking Dead de TellTales, impossible de ne pas faire le parrallèle entre certains rebondissements et ces jeux. D’ailleurs, quand j’ai vu le nom de Skybound dans les remerciements, j’ai bien compris que tout était lié.
La fin de cet arc créatif (les romans) ne m’a donc pas vraiment surprise.
Même si je n’ai pas particulièrement été sensible au destin de Lilly, car ses choix ont bien souvent été lourds de conséquences pour les gens qui lui faisaient confiance, j’ai quand même beaucoup aimé cette série de livres. J’ai aimé l’ambiance d’apocalypse dépeinte par les auteurs, on est vraiment au coeur du problème. J’ai retrouvé l’ambiance de la série où les zombies peuvent surgir de derrière un arbre ou sans faire de bruit, où les humains sont aussi dangereux (si ce n’est plus) que les zombies, où chacun a perdu une partie de son âme dans cette lutte pour la survie.
J’ai aimé suivre les différents personnages, voir ce qui leur arrive, les rebondissements créés et parfois très bien trouvés. Jay Bonansinga et Robert Kirkman ne se sont pas contenté de reprendre et dérouler les clichés du genre, ils ont vraiment essayé d’apporter quelque chose à la figure des zombies et au monde post-apocalyptique. La preuve, quelle bonne idée que de s’enfermer dans un Ikea ! Je n’y aurais pas pensé et cela change du traditionnel centre commercial. Ce n’est peut-être pas grand chose mais cela fait la différence, pour moi.
Et comme je l’ai dit, c’est toujours bien écrit, plein de rebondissements… on ne s’ennuie pas une seconde.
Il est bien de savoir s’arrêter et je salue les efforts des auteurs pour avoir mis un point final à cette série de livres qui ont mis cet univers à la portée d’un nouveau public.

Pour qui : les lecteurs qui aiment les ambiances post-apocalyptiques, la série d’origine The Walking Dead, les histoires de zombies qui sortent de ce qu’on a l’habitude de lire/voir…

Les + : beaucoup d’action, on ne s’ennuie pas, c’est immersif et bien écrit, le livre se lit rapidement et on est pris dedans.

Les – : l’histoire n’avance pas beaucoup pour les personnages, en gros ils se déplacent d’un point A à un point B et cela constitue tout le roman.

Infos pratiques
Éditeur :
Le Livre de Poche (18 octobre 2017)
Langue : Français
Broché : 352 pages
ISBN-10 : 2253083267
ISBN-13 : 978-2253083269

Zombitions, d’Aurélie Mendonça

Zombitions, d’Aurélie Mendonça (tome 1 du diptyque Zombitions, éditions Rebelles)

Eve est ce que l’on appelle une Nécrocide. Sa raison de vivre est d’exterminer les zombies qui apparaîssent ça et là sur la planète. Pour cela, elle est aidée de la magie, des générations de femmes de sa famille, et d’une chance incroyable.
Il faut dire qu’Evangeline s’en sortait plutôt bien jusqu’à présent. Ou plutôt, elle s’en sortait sans trop faire de vagues.
Mais il y a eu un problème. Un grain de sable est venu perturber le quotidien et la mission d’Eve. Et pas un petit. Un de ces grains de sable inattendu dont on se serait bien passé.
En effet, Evangeline est enceinte.

Second roman que je lis d’Aurélie Mendonça après le très bon Pandemonium, paru aux éditions du Chat Noir, ce roman a été écrit bien avant et j’ai envie de dire que cela se sent.
J’ai passé un bon moment à lire les aventures d’Evangeline, mais plusieurs points m’ont un peu ennuyé.
Cela vient probablement du fait que le livre est court, sans doute trop, pour permettre de développer pleinement l’univers que l’autrice nous propose.
J’ai bien aimé que l’histoire se déroule à Lyon. En effet, je suis toujours très contente quand les auteurs français choisissent de placer leur intrigue dans l’hexagone au lieu de la délocaliser dans un pays US/UK qui sonne plus exotique aux yeux des lecteurs.
Nous avons nous aussi des villes sympathiques et des paysages prometteurs, en France ! Donc même si la ville de Lyon n’est qu’un décor très secondaire tout au long de l’histoire, j’ai apprécié cette mise en scène.
Aussi, j’ai aimé le fait que l’héroïne soit enceinte. C’est tellement peu courant que je pense qu’il s’agit du premier roman que je lis avec cet état de fait. Ici, l’héroïne est enceinte absolument tout le long du livre, et au lieu d’être un éléments secondaire qu’on va vite évacuer du scénario, il s’agit au contraire de l’élément principal. D’ailleurs l’héroïne est attachante car très maladroite et à l’opposé des clichés du genre. Elle réussit beaucoup par hasard et non pas talent ou courage. Elle subit sa condition et en a pleinement conscience, ce qui la rend plus humaine et crédible.
De bons points, donc, qui permettent de lire une aventure qui sort des sentiers battus.
Ce qui m’a en revanche moins convaincu, c’est le manque de développement de l’univers. On nous parle d’énormément de choses et l’histoire part un peu dans tous les sens : on nous parle de zombies, de mages, de magie, des nécrocides et leur organisation, mais aussi pourquoi et comment les zombies apparaissent, comment ils sont gérés, la vie parallèle d’autrice de l’héroïne etc… Cela fait beaucoup d’éléments pour un si petit ouvrage, et il m’a manqué de la matière pour être totalement convaincue. En fait, j’avais même plus de questions que de réponses dans ces pages, notamment au sujet de l’organisation des nécrocides : Elles ne sont pas nombreuses pour tout le territoire, alors comment font-elles ? On dirait que les maîtres attendent gentiment qu’une épidémie soit terminée avant d’en lancer une autre ? N’ont-elles pas peur d’être débordées ? Faire reposer le destin de l’humanité seulement sur des femmes issues de même lignées n’est-il pas dangereux ? Ne peut-on pas choisir de devenir une nécrocide d’une manière ou d’une autre histoire de créer une armée ou de pallier la mort des nécrocides « de sang » qui mourraient sans descendance ?
Il y avait selon moi matière à approfondir pour rendre cet ouvrage plus impactant et le faire passer du statut de « petite histoire sympa » à « univers prenant et inoubliable ». De même que pour ce qui tourne autour du bébé est rapidement expédié et je me suis dit qu’on passait tout un livre à nous parler de ce bébé pour « ça ». C’est dommage, peut-être qu’un travail éditorial aurait permis d’apporter la dimension qui manquait à ce petit livre pourtant plaisant et bien écrit.
A souligner également que ce premier tome se lit comme un one-shot. A la fin de la lecture, on ne ressent pas la nécessité de lire la suite si on n’en a pas envie. L’histoire se termine et il ne reste rien en suspend. Livre au lecteur de poursuivre sa découverte de l’univers de l’autrice ou de passer à autre chose.

Pour qui : les lecteurs qui aiment les histoires de zombies originales, fluides, bien écrites et rythmées.

Les + : Une héroïne originale, une intrigue qui se déroule à Lyon, un style dynamique et fluide, de bonnes idées.

Les – : Beaucoup d’idées et peu de développement, cela manque d’approfondissement pour créer un univers solide et absolument convainquant.

Infos pratiques
Broché : 248 pages
Editeur : Rebelle; Édition : 1e (30 décembre 2014)
Langue : Français
ISBN-10 : 2365382940
ISBN-13 : 978-2365382946

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