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50 degrés au-dessous de zéro, de Kim Stanley Robinson (T2 de la trilogie climatique)

50 degrés au-dessous de zéro, de Kim Stanley Robinson (T2 de la trilogie climatique, éditions Pocket)

Après la grande innondation qui a submergé Washington, chacun tente de se reconstruire. Frank, chercheur à la NSF, se retrouve contraint de quitter son domicile, que son propriétaire veut récupérer pour louer à prix d’or. Il décide alors ne pas reprendre un logement et de vivre dehors, en totale autonomie.
Se fondant dans la nature, Franck va découvrir le retour à la vie sauvage, et va faire la connaissance de gens qui vivent comme lui, par choix ou contrainte.
Le monde de demain sera-t-il le même que celui d’hier ?
Le sénateur Phil Chase, porté par les scientifiques de la NSF, compte bien prendre en main le problème de l’écologie mondiale. L’humanité en dépend.
A cause du réchauffement climatique, une nouvelle ère glaciaire se prépare.

Après avoir installé son univers dans le premier tome de sa série, Les 40 signes de la pluie, Kim Stanley Robinson prend le temps de développer le point de vue d’un autre personnage : Franck.
J’ai pris plaisir à découvrir sa stratégie de survie dans ce texte toujours aussi fidèle au style de l’auteur. En effet, durant toute ma lecture, je me suis dit qu’à nouveau je ne savais pas trop où l’auteur voulait m’emmener. On a une succesion d’actions et de fait, mais sans trop comprendre d’où nous partons et où nous nous dirigeons.
L’innodation, point d’orgue du premier tome, est à peine évoquée dans le début du livre. Il s’agit surtout d’un prétexte pour mettre en place la nouvelle vie de Franck et son changement de style de vie.
Malgré tout, le changement climatique reste présent en toile de fond et j’ai eu l’impression que ce thème était plus présent que dans le premier tome.
En outre, l’auteur fait commencer chacunes des parties de son ouvrage par un passage en italique que j’ai trouvé plus confusant qu’utile. Dans le premier tome, il nous plaçait des morceaux d’articles, des éléments qui venaient étoffer l’univers du livre et appuyer le côté dramatique. Ici, ce sont des scènes qui auraient très bien pu être écrites sans italiques tant elles s’insèrent naturellement dans l’histoire globale.
Kim Stanley Robinson continue de faire de la prospective dans ce qui pourrait être un futur très proche (et malheureusement ressemble beaucoup à notre présent). On découvre qu’un réchauffement climatique pourrait initier une nouvelle ère glaçiaire, et on découvre les conséquences de bien des dérèglements à l’échelle mondiale. Si le premier tome ne laissais guère d’espoir, il semble que cette suite propose au contraire des solutions. Comme dans le premier, on se rend compte que les enjeux écologiques sont avant tout politiques et économiques, ce qui rend le propos du livre très crédible. Mais malgré tout, KSR propose des solutions. Ses chercheurs ont des idées et se battent pour les imposer. J’ai apprécié cette lueur d’espoir dans la lutte qui, si j’ai bien compris qu’elle sera fatalement veine, permettra au moins de limiter les dégâts pour les générations futures. Le livre n’est pas complètement noir et déprimant. Ouf !
Côté personnages, j’ai apprécié suivre Frank. Plutôt secondaire et marginalisé dans le premier tome, on découvre ici sa façon de penser très cérébrale, et sa façon de vivre. Plutôt solitaire, il n’en reste pas moins un coeur à prendre et on le voit naviguer d’espoirs en questionnements autour des femmes qui gravitent dans sa vie. J’ai moins aimé l’arc narratif de Caroline, qui part dans tous les sens et m’a semblé avoir été ajouté à posteriori pour créer une romance à suspense. Je vous le dis : je n’aime pas le personnage de Caroline, je n’aime pas son histoire, je n’aime pas sa façon de toujours imposer de prendre contact et de disparaître le reste du temps… Je lui préfère de loin Diane, beaucoup plus forte et impliquée. Il me faudra lire la suite et fin de cette trilogie pour connaître la conclusion de cet arc sentimental.
D’un autre côté, on suit les péripéties de la famille Quibler et de Joe, le petit dernier au caractère troublant.
J’ai aimé suivre tous ces arcs qui, s’ils ne s’inscrivent pas clairement dans une histoire, sont une successions de tranches de vie à un moment critique de l’histoire de l’humanité. Le livre invite également à la réflexion sur notre monde et ce que nous sommes prêts à faire pour protéger la vie.
Parvenue au bout des 760 pages, ma seule envie était de me plonger dans le dernier tome.

Pour qui : les lecteurs qui aiment les histoires qui font réfléchir sur notre présent. Il me semble qu’il n’est pas obligatoire d’avoir lu le premier tome pour tout comprendre à celui-ci.

Les + : des réflexions intéressantes sur notre quotidien, des personnages attachants et un style accessible.

Les – : l’arc romance/suspense avec Caroline manque de subtilité et de crédibilité, l’histoire semble parfois ne pas savoir où elle va.

Infos pratiques
Éditeur :
Pocket (9 juin 2011)
Langue : Français
Poche : 768 pages
ISBN-10 : 2266210793
ISBN-13 : 978-2266210799

La reine des sortilèges, de david eddings (la belgariade 2)

La Reine des sortilèges, de David Eddings (tome 2 de la série La Belgariade, éditions Pocket)

Garion et ses amis poursuivent leur quête à la recherche de l’Orbe, essayant de la trouver avant qu’elle ne tombe entre de mauvaises mains et déclenche une nouvelle guerre.

Attention cette chronique comporte quelques spoilers.

Comme je l’ai dit dans ma chronique du Pion blanc des présages, le tome 1 de cette série, j’attendais de ce tome qu’il sorte des sentiers battus et prenne son envol, après avoir posé les bases de son univers et de ses personnages.
Or, je dois m’avouer plutôt déçue à la fin de ma lecture, car il n’en est rien.
Au contraire, je me suis même plutôt ennuyée.
En effet, dans la suite directe du premier, ce tome nous raconte le voyage d’un point A à un point B du groupe composé d’un duo de sorciers, d’un jeune garçon, et de plusieurs nobles désireux d’apporter leur aide à la cause.
Je me suis particulièrement ennuyée dans ce tome car son histoire est extrêmement linéaire. Les protagonistes suivent leur chemin en faisant parfois des étapes. Ils se font attaquer, ripostent, continuent leur chemin jusqu’à se faire attaquer, ripostent à nouveau, continuent… Parfois ils s’arrêtent dans un lieu un peu important, discutent, puis repartent.
En soit j’ai eu l’impression d’une sage progression sur un chemin tout tracé, comme sur un GPS qui ne vous propose que de faire de longues heures d’autoroute. A la longue, on s’ennuie. On avance, oui, mais il ne se passe pas grand chose.
En outre, la fin se précipite pour rattraper un peu ces écueils et il faut attendre les 100 dernières pages pour qu’il commence à se passer des choses intéressantes. Bien que l’introduction de Ce’Nedra ne soit pas des plus fines (on sent qu’elle a été introduite parce qu’il fallait un protagoniste féminin à lier à Garion), elle a le mérite d’apporter une dose de nouveauté à l’ensemble qui se trainait. La Princesse aurait pu arriver avec une pancarte clignotante sur laquelle seraient écrites ses intentions que cela n’aurait pas été aussi prévisible, mais il se passe enfin des choses. De plus, le moment où Garion se fait enlever marque un tournant dans le livre. Ça y est ! Il se passe de l’action ! La partie qui suit ce retournement de situation est clairement ma préférée du roman.
Toutefois, à nouveau, les éléments introduits par David Eddings dans son oeuvre manquent cruellement de subtilité. Voilà que tout à coup Garion découvre un pouvoir immense qu’il n’avait jamais senti jusque-là, et qu’une mystérieuse voix se manifeste dans sa tête alors qu’elle est censée être présente depuis toujours.
En soit, tout ceci constitue une bonne histoire, mais les différents ingrédients semblent projetés subitement dans l’histoire, et ajoutés vers la fin du livre pour compenser le manque de dynamisme des deux premiers tiers.
La fin rattrape donc un peu les longueurs globales mais j’ai du mal à adhérer à ce tome.
Côté style, on reste dans un style fluide et accessible, facile à lire. Il faut entrer dans le texte pour ne pas se perdre dans tous les noms de personnages et les lieux, mais globalement cela reste un livre bien plus accessible que certaines références du genre type Le Seigneur des Anneaux, pour ne citer que lui.
Il m’en reste un pour finir cette première intégrale. J’espère donc que ce troisième tome sera enfin celui d’une explosion de l’univers, avec de l’action et des péripéties inattendues.

Pour qui : les lecteurs qui ont lu le premier tome.

Les + : des péripéties intéressantes, un style fluide.

Les – : Des longueurs dans les deux premiers tiers du roman, peu d’action et une histoire très linéaire.

Infos pratiques
Éditeur :
Pocket (6 mars 2007)
Langue : Français
Poche : 416 pages
ISBN-10 : 2266174398
ISBN-13 : 978-2266174398

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