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Le dilemme de Trajan, de Christian Eychloma (Mon Amour à Pompéi 3)

Le dilemme de Trajan, de Christian Eychloma (tome 3 de la trilogie Mon Amour à Pompéi, éditions Chloé des Lys)

Alors qu’il a reprit le cours de sa vie depuis presque dix ans, Roland Lévêque est rattrapé par son passé. A près de 2000 ans de là, son ex-amante, Laëtitia, l’appelle au secours. Leur fils est retenu en otage au palais impérial, et seule la présence de son père pourra le sauver.
Roland Lévêque, secondé par l’historien Donato Amonelli, n’auront d’autre choix que de retourner dans le passé pour sauver le futur d’êtres qui leur sont chers.

Débutée en 2013, la trilogie romaine de Christian Eychloma se termine donc en 2020 par ce Dilemme de Trajan, après nous avoir fait découvrir Mon Amour à Pompéi (coup de coeur), puis Les Larmes de Titus.
J’ai eu un peu peur lorsque j’ai dû me plonger dans ce nouvel opus. En effet, en 7 ans, j’ai eu le temps de lire une foule de livre et d’oublier les détails de cette trilogie. Il ne me restait que l’impression agréable et dépaysante que j’avais ressenti à la lecture.
Heureusement, l’auteur (pour qui 7 ans ont également passés), a pris soin de recontextualiser sa série et de représenter les principaux protagonistes au début du livre, si bien que contre toute attente, je n’ai eu aucun mal à me plonger dans cette nouvelle histoire.
De plus, le fait que le récit tourne autour d’un nombre restreint de protagonistes aide à ne pas disperser l’attention.
J’ai dévoré ce livre en une journée.
J’y ai retrouvé ce que j’avais aimé dans les premiers : un dépaysement rapide dans la Rome Antique avec un vocabulaire adapté et la présence d’expressions latines (traduites), une histoire spatio-temporelle originale, et des personnages qui sortent de ce que j’ai l’habitude de voir.
Le fil conducteur de ce nouveau roman est le voyage spatio-temporel. Si tout est clair au début, l’auteur m’a un peu égaré dans la dernière partie du récit, au moment où Donato a un problème, parce que je n’ai pas assez bien compris les motivations des gens du 24ème siècle. A part cela, nous avons affaire à une petite histoire linéaire facile à comprendre, qui fera réfléchir le lecteur grâce à son propos sur des théories scientifiques développées.
Peut-être aurais-je aimé un peu plus de profondeur, justement. Car si tout s’explique, tout passe et reste en surface (la raison pour laquelle je me suis égarée dans les soucis de Donato). L’introduction d’un nouveau personnage inattendu dans la vie de Roland Lévêque ne paraît pas le perturber outre mesure, sa femme s’en accommode facilement, et nous n’entrons finalement jamais dans les pensées intimes des protagonistes. Ils agissent seulement, font ce qu’on attend d’eux, et ne vont pas au-delà. J’aurais aimé assister à des scènes tendues entre Laëtitia et Françoise, des scènes émouvantes entre Roland et Rufus etc… Le livre aurait gagné en épaisseur et en profondeur.
Enfin, ma dernière remarque concernera le titre : Le Dilemme de Trajan, qui me pose quelques questions. D’abord parce que Trajan n’a qu’une place très secondaire dans le récit, j’ai été étonnée de lui donner le titre, mais en plus parce qu’il me semble avoir compris que le personnage qui se retrouve confronté à un dilemme est plutôt Pline.
Ou alors j’ai raté une information.
L’auteur a pris soin de mêler la véritable Histoire à sa fiction et nous retrouvons Pline, sauvé dans sa jeunesse par de mystérieux hommes venus du futurs, apprendra qu’il a le destin de l’empire Romain entre ses mains, d’une certaine façon (c’est grâce à lui que les chrétiens pourront se développer). On le voit se poser la question : fais-je bien d’agir comme je le fais ? Il est donc réellement confronté à un dilemme. D’ailleurs, ce personnage apparaît deux fois dans le roman, ce qui n’est pas le cas de Trajan qui n’est souvent qu’évoqué. Le fait de valoriser Trajan au détriment de personnages comme Pline ou même Laëtitia (qui est à un moment elle aussi confronté à un dilemme) amoindrit les actes de ces personnages, ce que j’ai trouvé dommage parce que je les ai préférés.
Néanmoins, comme je le disais, j’ai pris plaisir à lire cet ouvrage en une journée, confortablement installée dans mon canapé. D’ailleurs, l’auteur présente son texte comme la conclusion d’une trilogie mais je ne l’ai pas vraiment ressenti et je me prends à souhaiter voir encore un nouvel opus plus tard. A mon avis, il reste encore bien des choses à changer dans les multivers de la Rome Antique.

Pour qui : les lecteurs qui aiment les histoires qui font réfléchir et qui dépaysent. Vu que l’auteur replace son récit dans son contexte, il n’est pas nécessaire d’avoir lu les précédents tomes pour comprendre celui-ci.

Les + : le style immersif de l’auteur, ses idées qui font réfléchir, ses personnages attachants et qui ne sont pas clichés.

Les – : les personnalités des personnages restent en surface, le titre du livre ne valorise pas les bons personnages.

Infos pratiques
Pages : 350
Sortie : janvier 2020
ISBN : 978-2-39018-125-5

Ta mémoire, pareille aux fables incertaines – Christian Eychloma

Ta mémoire, pareille aux fables incertaines, de Christian Eychloma (one shot, éditions Chloé des Lys)

Dans le futur, un vaisseau fait route vers une nouvelle planète afin d’y semer la vie.
Dans le passé, une femme tente d’échapper au destin que lui prédisent voyants et marabouts.
Dans le présent, un homme tente de comprendre comment se tissent les fils du temps.
Et si tous était déjà écrit, quelque part ?

Nouveau titre de l’auteur de Chloé des Lys que je suis depuis longtemps. Jamais déçue jusqu’a présent grâce à des titres de SF forts et intelligents tels que Ainsi soit-il ou Que le Diable nous emporte, ou des titres mêlant SF et histoire comme le coup de coeur Mon Amour à Pompéï, qu’en est-il de ce titre-ci ?
Dès le départ, l’auteur me l’a présenté comme un ouvrage hybride, à la frontière de tout ce qu’il a pu faire jusqu’à présent. J’avais un peu peur de ce que j’allais découvrir, peur de ne pas réussir à me plonger autant dedans que les précédents tomes.
Mais non.
Globalement je trouve que l’ensemble fonctionne un peu moins bien que dans les titres précédents. Peut-être parce que la barre était placée très haute, et aussi parce qu’il est toujours difficile de jouer avec les théories temporelles sans se prendre les pieds dans le tapis.
C’est parce que la théorie des multivers était extrêmement bien amenée dans les romans précédents que j’ai adhéré. Ici, la science n’arrive qu’en dernière partie, un peu comme un cheveu sur la soupe, et de manière trop complexe pour parvenir à me faire adhérer totalement.
J’ai bien compris ce que les personnages essaient de faire, mais ils se perdent soudain en conjectures scientifiques si pointues et sans que je ne m’y attende que j’ai eu un peu de mal à adhérer au propos.
Un peu comme si l’auteur avait en fin de récit voulu le rattacher aux théories temporelles qui lui sont si chères. Je me demande si ce roman était ainsi pensé au départ, car de par sa construction, j’ai eu l’impression d’une succession de revirements scénaristiques qui retombent certes sur leurs pattes à la fin, mais avec les pattes flageolantes. Vous voyez ?
Nous avons en effet au départ deux dimensions qui cohabitent : nous suivons tantôt une famille dans le futur, tantôt une autre dans le passé.
Puis la famille du passé prend le dessus alors que l’on s’attendait à un nouvel ouvrage SF. Ensuite est amené une histoire de prophétie chamanique dont l’auteur n’est pas coutumier, avant de finir en théorie scientifique pointue. Cela fait beaucoup.
Bien que tout se tienne, je suis quand même restée un peu sur ma faim, que ce soit vis-à-vis de la famille du passé, mais surtout celle du futur. L’auteur a commencé à nous dépeindre un univers, des enjeux, des péripéties… sans aller au bout. J’aurais tellement aimé aller plus loin !
Néanmoins, le style est toujours aussi prenant, aussi fluide, j’ai dévoré l’ouvrage en très peu de temps. Il n’est pas très épais (278 pages) mais se lit bien. Le suspense est présent puisque l’auteur ne relie pas tous les fils entre eux avant la dernière partie du livre. Si bien que pendant longtemps je me demandais ce qui pouvait unir toutes les parties.
J’ai même commencé à m’inquiéter un peu, mais non. Tout se tient, tout est lié. L’histoire ne révèle son sens qu’en dernière partie d’ouvrage. Accrochez-vous le temps de passer les quelques turbulences techniques, ensuite le soleil d’une bonne découverte éblouira le lecteur que vous êtes.
J’ai une nouvelle fois été transportée par cette lecture. Elle n’est peut-être pas aussi bouleversante que d’autres du même auteur, mais on y retrouve quand même ce qui fait la particularité de l’auteur. En tout cas, pour ma part, j’ai retrouvé tout ce que j’aime chez Christian Eychloma et qui me donne envie de suivre sa plume depuis le début.

Pour qui : les lecteurs qui aiment les histoires où plusieurs destins s’entrecroisent, les livres de SF aux théories qui font réfléchir.

Les + : On voyage, on découvre, on lit un texte intelligent qui nous fait voir le monde sous d’autres angles et élaborer des théories originales. Les personnages sont attachants, leurs histoires aussi. Et comme toujours c’est bien écrit !

Les – : La partie scientifique est amenée de manière un peu trop rapide et brutale en fin d’ouvrage, l’ensemble est lié mais un peu faiblement.

Infos pratiques
Editeur : Chloe des Lys (17 janvier 2019)
ISBN-10: 239018054X
ISBN-13: 978-2390180548

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