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Le dévoreur d’âmes, de Malaïka Macumi

Le dévoreur d’âmes, de Malaïka Macumi (one shot, éditions du Petit Caveau)

Après un accident qui l’a laissée sans l’usage de la parole, Anna, orpheline de 17 ans, vit dans le manoir breton chez son austère grand-mère.
Si la vie n’est pas idéale, elle suit son court. Jusqu’à ce que d’étranges phénomènes apparaissent dans la maison. Anna commence par faire des cauchemars récurrents, puis elle voit des ombres…
Elle comprendra vite que sa vie, autant que sa mort, son en danger.
Jusqu’où ira sa grand-mère pour parvenir à ses fins ?
Qui est cet homme qui a surgit dans la nuit pour lui donner un baiser fougueux ?

Il y a longtemps de cela, j’avais été particulièrement enthousiasmée par la plume de Malaïka Macumi dans son recueil les anges de l’ombre.
La voilà qui revient dix ans après la sortie de ses premiers textes avec un roman complet. Je ne pouvais pas passer à côté, d’autant que cette nouvelle gothique promettait de me plonger dans un univers que j’aime : un vieux manoir, des mystères, de l’occulte…
Le livre se lit vite et bien. La plume de l’autrice est agréable à lire, facile à comprendre même si je l’ai trouvée moins riche que dans son recueil. On entre vite dans l’univers du roman, la bretagne des années 1800. Le texte s’ouvre avec Anna et on comprend vite qu’elle a des soucis pour s’exprimer.
Je m’attendais vraiment à me laisser emporter par le texte, mais je ne m’attendais pas à ce que j’y ai trouvé.
Pour moi, on a ici avant tout une histoire de femmes. Que ce soit Anna, sa grand-mère, la servante, la majorité des protagonistes sont des femmes fortes.
De fait, il m’a fallut du temps pour me rendre compte que ce que je prenais jusque là pour « la dévoreuse d’âme » était en fait « Le dévoreur d’âmes ». Et pour moi, cela reflète mon ressenti sur l’ensemble de l’oeuvre : elle reste en surface.
L’autrice a esquissé des pistes intéressantes bien que déjà-vues : la jeunesse éternelle, le mysticisme, les sorcières, l’occulte, les fantômes… et je n’ai pas compris pourquoi l’ouvrage porte le nom d’un personnage aussi inintéressant que ce dévoreur d’âmes, cliché incarné du diable beau à se damner et aussi fantômatique qu’il l’est lui-même. C’est sûrement le personnage que j’ai le moins aimé, il est de ceux qui n’ont que deux lignes de texte dans toute une pièce ou un film, on ne peut pas s’y attacher. Le personnage a été esquissé sans réel aboutissement, même si la fin du texte laisse entendre qu’il sera plus développé dans une suite.
A quoi sert le mutisme d’Anna ? Je m’attendais à ce que cela ait une quelconque importance (autre méthode d’expression, peut-être plus spitituelle, autres sens développés ?) mais non. Cela ne sert qu’à dire sur une ligne qu’elle retrouve l’usage de la parole. Là encore j’ai trouvé que nous avions une jolie piste esquissée mais pas menée au bout.
A mon sens, on aurait pu aller plus loin aussi dans l’histoire de la domestique.
Peut-être que ce qu’il manque dans ce texte, ce sont des pages. J’avais envie de me plonger dans cet univers et j’ai l’impression d’être restée en surface.
En revanche, la plume de l’autrice permet d’instaurer une tension indéniable tout au long du livre, et j’ai ressenti un grand malaise dans la dernière partie, lorsque viennent les dénouements et qu’éclate enfin toute la tension dramatique préparée en amont.
J’ai apprécié la proposition sans qu’elle ne soit inoubliable. Peut-être à cause du fait que je sois restée un peu sur ma faim. J’espère vraiment une suite car je pense qu’il y a encore des choses à dire. Un peu comme si ce texte n’était qu’un prolongue à un roman plus grand par la suite.

Pour qui : les lecteurs qui aiment les petites histoires en huis-clos, les histoires gothiques et dramatiques.

Les + : une histoire de femmes fortes, une plume agréable à lire, une tension bien menée tout au long du roman.

Les – : un récit qui reste en surface et aurait gagné en profondeur, l’ensemble est un peu rapide, un personnage insignifiant qui donne son nom à l’oeuvre.

Infos pratiques
Date de parution :
27 novembre 2021
ISBN : 978-2-37342-104-0
Nombre de pages : 136
Illustration de couverture : Alexandra V. Bach

Pacte Obscur, de Bettina Nordet (La Geste des exilés 1)

Pacte Obscur, de Bettina Nordet (Tome 1 de la trilogie La Geste des exilés, éditions du Chat Noir)

Alors que tout ou presque allait bien pour elle, Jana se voit, du jour au lendemain, pratiquement enlevée par son supérieur hiérarchique. Ce dernier va lui faire traverser la planète pour échapper à une bande de dangereux criminels, bien décidés à l’assassiner.
Mais pourquoi ?
Ce que Jana va découvrir va remettre en cause toute sa vie, et bouleverser son destin.

Je vais être brève : je n’ai pas compris ce livre. Vraiment.
Il faut savoir que je l’ai pris lors d’une opération spéciale confinement, durant laquelle tous les titres des éditions du Chat Noir ou presque étaient à 1€ en numérique. Comme j’avais entendu beaucoup de bien de cette série, je me suis pris les trois tomes d’un coup.
Car oui, je le redis (je suis même allée vérifier si je n’avais pas rêvé, mais non), j’ai vu beaucoup d’avis positifs sur cette trilogie. Je n’ai même pratiquemment vu que cela.
Or, pour moi, le coup de foudre n’a pas eu lieu. C’est même plutôt l’inverse. Je n’ai pas du tout compris cette avalanche de commentaires élogieux, mais c’est la preuve que tous les goûts sont dans la nature et qu’il n’y a pas qu’une seule façon d’apprécier une oeuvre.
Pour moi ce premier tome est d’une médiocrité comme j’ai rarement lu, et je suis même étonnée que ce soit édité aux Éditions du Chat Noir, qui m’avaient habitué à mieux (Tu es belle, Apolline, de Marianne Stern, Love in 56k de Clémence Godefroy, Pandemonium d’Aurélie Mandonça ou même l’excellent Apostasie de Vincent Tassy).
Ici, nous avons tous les clichés du genre Bit-Lit réunis dans un seul et même ouvrage. Mais en pire, puisqu’on dirait qu’il s’agit d’un premier jet écrit par une adolescente pétrie de fantasmes et de frustrations.
Jana est insupportable. On essaie de nous la présenter comme une femme forte et « badass » mais elle ne fait que subir les événements. Se fait enlever, entraîner, enchaîner et manipuler (parfois d’une manière tellement grosse qu’on le voit venir à des kilomètres), sans jamais prendre son destin en main. Et puis, pourquoi insister autant sur ses déconvenues sexuelles ? C’est lassant et n’apporte rien. L’autrice tente maladroitement d’apporter une explication dans la suite du roman mais on n’y croit pas une seconde. On enchaîne les scènes soi-disant « sexy » mais l’ensemble paraît ridicule et plutôt à côté de la plaque. Pourquoi habiller Jana comme une poupée SM hyper sexualisée juste pour dire qu’elle est l’esclave de Kell ? Fait-il être habillée de latex pour obéir à quelqu’un ?
En fait, ce qui caractèrise l’écriture de ce roman, c’est l’improvisation totale dont semble faire preuve l’autrice tout au long de sa narration. Elle improvise à chaque page, arrangeant les règles de son univers au gré de son scénario. Les longues tirades des personnages pour expliquer des coutumes tirées par les cheveux, les événements qui arrangent bien l’héroïne, les méchants qui déballent tous leurs plans sous les yeux d’une Jana miraculeusement invisible… fourmillent à chaque page. C’est grotesque ! Je n’y ai pas cru une seule seconde.
Tout comme le reste des personnages. Tout le monde est magnifique, splendide, musclé comme les héros marvel… franchement, arrêtons et revenons à la vraie vie ! Je veux bien que les personnages soient pour la plupart des créatures surnaturelles, mais quand même. Ou bien j’ai passé l’âge de ce genre de littérature ? Tout le monde est ultra manichéen, sans subitilité ni nuances. L’héroïne est d’une niaiserie confondante pour ne pas voir tous les pièges qui lui sont tendus sans finesse. Kell, le personnage masculin principal, est lui aussi insupportable. Il passe son temps à être de mauvaise humeur avant de miraculeusement devenir quelqu’un d’autre. Pourquoi ? Si ce n’est donner le prétexte à une scène de sexe aussi peu crédible que ses conséquences… On n’entendra d’ailleurs plus parler de ce mystérieux changement de personnalité par la suite. La scène, unique, ne trouvera pas d’écho dans le récit. En d’autres termes, elle est là pour arranger le scénario, encore une fois.
Et je ne parlerai pas des personnages humains, entre un frère miraculeusement dans les services secrets qui peut lui obtenir des faveurs très arrangeantes et exceptionnelles sans problème, les parents qu’on évacue très vite et sans aucune peine… Tout cela manque de travail, de profondeur, d’originalité…
Quant à l’histoire… sans doute le plus grand foutoir de ce livre. Rien ne va !
Si elle commence comme la plupart des histoires du genre (une héroïne policière), elle finit par déraper dans un décors absolument peu crédible, où les caractéristiques de l’héroïne n’apportent rien (elle aurait aussi bien pu être boulangère, infirmière ou chômeuse, cela n’aurait strictement rien changé au scénario). On nous présente une société, des moeurs et des personnalités qui ne sont pas du tout crédibles. Et comme d’habitude le scénario est très complaisant envers une héroïne naïve et aveugle.
L’ultime rebondissement qui touche Jana… j’ai cru que le livre allait me tomber des mains tellement c’est improbable. Cela sort de nulle part, échoue (donc ne sert à rien). Est-ce du remplissage ?
Côté bestiaire, on a des anges, des démons, des vampires, des humains, des créatures non identifiées… c’est le foutoir le plus complet, j’ai eu du mal à comprendre l’univers et ses limites. Rien n’est clair, en fait. Tout se mélange et, comme d’habitude, l’autrice impovise des explications à mesure qu’elle a besoin de se tirer d’un mauvais pas.
Et puis, bien sûr, le monde entier semble tenir Jana dans l’ignorance. Elle pose bien quelques questions, parfois (on dirait qu’elle prend un peu conscience de sa situation) mais on lui répond toujours « je ne peux rien dire ». C’est assez ridicule, mais on constate vite que si les personnages répondaient aux questions de Jana, l’histoire serait aussitôt terminée. Ce qui, je dois le dire, m’aurait arrangé !
En prime, à la fin du livre, on ne sait pas ce qu’est « la geste des exilés ». Ou bien je suis passée à côté, mais encore un élément tiré du chapeau.
Sincèrement, c’est assez rare pour être souligné : je ne saurais vous donner une seule chose pour réhausser l’ensemble, car même le style d’écriture n’est pas à la hauteur. La couverture non plus n’est pas très aguicheuse, présentant une Jana aux proportions et à la position étranges.
Je n’ai donc pas compris où l’autrice voulait nous emmener, quel est le but de cette histoire, sa finalité ? Et surtout pourquoi une telle vague de bons commentaires ?
Une lecture que je vais vite oublier. Je regrette de m’être laissée influencer par les avis et d’avoir acheté les suites. Je ne suis pas sûre de les lire, ou alors pas avant très, très, longtemps, quand j’aurai tout oublié. Histoire que, comme Jana, je tombe dans un piège plus gros que moi.

Pour qui : les lecteurs fans de bit-lit sans relief et sans surprise.

Les + : Les personnages secondaires, comme Nicolas, apportent un peu de fraîcheur eu texte. Ce sont les seuls vraiment crédibles du roman.

Les – : Beaucoup trop d’éléments ne vont pas, aussi bien sur le fond que la forme. Un premier tome décevant qui ne m’a pas donné envie de lire la suite.

Infos pratiques
Éditeur :
Editions du Chat Noir (3 février 2014)
Langue : Français
Broché : 417 pages
ISBN-13 : 979-1090627390

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