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Carne, de Julia Richard

Carne, de Julia Richard (one shot, éditions de l’Homme Sans Nom)

Simon vivait une vie ordinaire avant de manger son chien.
C’est après cet événement que les choses vont empirer. Car Simon le sait : il est malade. « Un Zombie », comme ils disent. Mais lui n’est pas comme ça, il ne peut pas en être un, pas vrai ? La preuve : il fait tout pour protéger sa famille.
Pourtant, il devra vite se rendre à l’évidence que son goût prononcé pour la chair humaine n’est pas normal. Alors que faire ?
Dans son malheur, Simon aura la chance d’être soutenu par une personne inattendue qui va le comprendre mieux qu’il ne se comprend lui-même.

Cela faisait un moment que je n’avais pas lu un roman de zombies. Il faut dire qu’en dépit de mon intérêt pour ces créatures, je m’en étais lassé. Les romans qui les mettent en scènes se ressemblent un peu tous et il est difficile de trouver une histoire originale dans un univers où tout n’est que mondes apocalyptiques et survie.
C’est pourtant le cas de Carne, de Julia Richard.
Le marketing autour de ce livre est très intéressant puisqu’il mise tout sur la consommation de viande. Un pari osé en 2020. Mais attention, avant de vous offusquer, sachez que l’on parle bien ici de viande humaine et non pas animalière.
J’ai beaucoup aimé ce livre, qui est très beau en plus d’être bien.
Julia Richard met en scène une famille normale et son délitement à mesure que Simon, le père, est infecté par un mal inconnu qui le transforme en canibal sanguinaire.
Le roman est écrit sous la forme du témoignage du personnage principal et dès le départ les chapitres ne se suivent pas. Les numéros permettent d’établir une certaine chronologie pour nous situer dans l’histoire. Ce choix m’a tout d’abord dérouté car il est singulier et je ne voyais pas forcément l’intérêt du procédé, mais je me suis vite laissée embarquer dans le livre et j’ai compris que ces allers/retours temporels ajoutent au sentiment de confusion ambiant.
Car finalement, tout dans ce livre est là pour nous mettre mal à l’aise. La scène d’ouverture donne le ton. Mais il en sera de même tout au long du titre. Outre le gore auquel on s’attend forcément dans un roman de zombie, Julia Richard parsème son récit de moment plus problématiques car ils ne sont pas gores, et bel et bien dérangeant. Ils plongent le lecteur dans une autre forme de malaise. Les relations qu’entretien Simon avec les humains qui l’entourent, les réponses mises en place par la société, l’évolution des personnages… Tout nous laisse un goût de sang dans la bouche.
Je me suis attachée aux personnages. Ils sont plutôt nombreux dans un roman de cette taille, mais on chacun leur personnalité et leur intérêt. Ils sont globalement tous intéressants. Notamment Jessica, véritable figure centrale du livre. Nous assistons à son ascension. Elle aurait pu devenir la reine des zombies sans aucun problème.
L’autrice a fait des choix originaux dans un univers où il est difficile de se renouveler, et elle a réussi avec brio !
De plus, de nombreux passages font tristement échos à l’actualité que nous sommes en train de traverser. C’est donc le moment idéal pour lire cet ouvrage et réfléchir au monde qui nous entoure.
Car derrière l’idée du cannibale sanguinaire se cache une métaphore de notre société actuelle, qui consomme, encore et toujours plus, qui détruit et qui ne peut pas toujours s’en empêcher même si elle en a conscience. Peut-on se rebeller contre sa nature ? Contre ce que nous sommes ?
Ce livre possède selon moi plusieurs niveaux de lectures et c’est aussi ce qui le rend intéressant. J’ai beaucoup aimé la fin. J’ai eu peur que Julia Richard cède à une facilité vue et revue dans le monde de la littérature mais non. Elle nous laisse même une forme d’espoir, ce qui n’est pas banal dans les romans de zombies.
Enfin, il est écrit d’une manière fluide, oralisée, moderne et avec une pointe d’humour qui fera à coup sûr grincer des dents. On ne s’ennuie pas une seconde.
Bref, un roman à déguster bleu et sans modération !

Pour qui : Les lecteurs qui cherchent une histoire de zombie originale et un roman qui fait réfléchir.

Les + : plein de bonnes idées, un style fluide, moderne et avec de l’humour grinçant, des partis pris audacieux et des personnages attachants.

Les – : Il ne manquait que quelques pages supplémentaires à Carne pour être un coup de coeur, notamment pour expliquer les chapitres 400 et +.

Infos pratiques
Broché : 320 pages
Editeur : HOMME SANS NOM (18 juin 2020)
Collection : Fantastic
Langue : Français
ISBN-10 : 2918541702
ISBN-13 : 978-2918541707

Nemesis, de S.D Perry (Resident Evil T5)

Nemesis, de S.D Perry (tome 5 de la série Resident Evil, éditions Fleuve Noir)

Jill Valentine, célèbre agent du S.T.A.R.S de Raccoon City, a survécu aux terribles événements du Manoir Spencer et veut désormais quitter la ville pour fuir ses horreurs.
Or, alors que tout s’écroule autour d’elle, elle découvre qu’un horrible monstre est à ses trousses. Un tueur de STARS mis sur pied par Umbrella Corporation elle-même.
La ville doit périr et il ne doit rien rester des agissements de la multinationale. C’est pourquoi sont envoyés sur place une bande de mercenaires aux objectifs obscurs. La jeune policière va donc faire la connaissance du beau Carlos Oliveira, mais aussi d’un homme froid et calculateur : Nicolaï Ginovaef.
Jill aura fort à faire pour rester en vie. Parviendra-t-elle à s’échapper ?

ROMAN COUP DE COEUR

Avec la sortie du remake de Resident Evil 3 – Nemesis, j’ai eu une forte envie de relire ce titre, paru initialement en 2003 chez Fleuve Éditions et ressorti depuis chez Milady.
Je n’ai donc pas été surprise puisque je connaissais et aimais déjà ce livre. Il est réellement cher à mon coeur pour plein de raisons.
En revanche, si vous ne connaissez ni le jeu ni la série de livres qui en est tirée, je ne peux que vous inciter à vous procurer ces ouvrages et à les lire. On y parle évidemment zombies dans un style très rythmé et riche, avec beaucoup de qualités.
Ce tome 5 est en fait la novelisation du 3ème jeu édité par Capcom. C’est si bien fait qu’il peut même servir de solution pour ceux qui voudraient tenter l’aventure.
Attention, je parle du jeu original sur play station et pas du remake qui vient de sortir. Comme son nom l’indique, ce remake a été refait et l’histoire modifiée.
Ici, SD Perry a réussi le tour de force de nous rendre crédible un jeu dans lequel s’enchaînent cinématiques mystérieuses, énigmes étranges et créatures cauchemardesques. Toutes les ficelles n’étaient pas simples à raccrocher et pourtant elle y est parvenue en proposant un ensemble cohérent et convainquant.
On retrouve toute la trame narrative du jeu mais développée avec un peu plus de profondeur puisque la narration se fait du point de vue interne des personnages. Ainsi, on peut découvrir des sentiments et intentions que l’on ne voit pas dans le jeu. Ce qui apporte une épaisseur supplémentaire.
On sent que l’autrice maîtrise l’univers dont elle parle et il n’y a aucune fausse note. Que ce soit le vocabulaire militaire ou celui de la saga, on s’y retrouve totalement. Ce n’est pas un livre écrit pour faire de l’argent sur le dos d’une saga populaire. Non. En prime, elle a le mérite d’apporter une touche de mystère supplémentaire à l’univers global grâce à l’apparition d’un personnage que l’on ne croise pas dans les jeux : Trent.
Si celui-ci a le mérite de créer un liant entre les différents arcs narratifs, il apporte aussi une profondeur supplémentaire que l’on ne trouve pas dans les jeux.
Aussi, l’autre tour de force est d’avoir permis de mettre à la portée de tous un livre issue d’un jeu vidéo. Peut-être que tous les lecteurs ne sont pas fans de jeux vidéos, et a fortiori de jeux d’horreur comme les Resident Evil, mais si vous aimez les lectures de zombies vous pouvez tout à fait lire ce roman sans connaître le jeu. Ce n’est pas une lecture réservée aux joueurs.
On y croise évidemment le Némésis, qui porte bien son nom, et toutes les autres créatures de la saga (lickers, hunter, zombie, chiens, araignées, corbeaux…). Mais tout reste parfaitement compréhensible.
J’ai également apprécié l’univers de la ville, on ressent bien les longues rues de Raccoon City, les portes qui barrent les accès, les différents lieux emblématiques du jeu comme le JS Bar, le commissariat, le parc ou le Beffroi de St Michaël.
Les personnages sont un peu clichés mais malgré tout intéressants. J’ai apprécié suivre leurs aventures.
Le livre est bourré d’action, on tourne les pages sans s’en rendre compte.
Bref, une très bonne lecture dans laquelle je me suis replongée avec nostalgie.

Pour qui : les lecteurs qui aiment les univers urbains chaotiques, les histoires de zombie, la saga Resident Evil de Capcom, les monstres, les livres bien écrits et dynamiques.

Les + : un style rythmé, un sujet maîtrisé, une histoire fidèle à celle du jeu original, des personnages attachants

Les – : je n’en ai pas trouvé. C’est donc un coup de coeur.

Infos pratiques (édition Milady de 2015)
Poche : 288 pages
Editeur : Bragelonne (20 mars 2015)
Collection : GAMING
Langue : Français
ISBN-10 : 2811214100
ISBN-13 : 978-2811214104

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