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#Bleue, de Florence Hinckel

#Bleue, de Florence Hinckel (one shot, éditions PKJ)

Silas est très amoureux d’Astrid. Astrid est très amoureuse de Silas. Les deux adolescents vivent dans un monde où il est mal vu de souffrir. Pour ne plus ressentir la douleur, on se fait « oblitérer ». Une opération qui vous enlève à la fois vos émotions négatives, et peut-être aussi un peu de votre âme.
Alors, quand Astrid meurt sous les yeux de Silas, emportée par un camion alors qu’elle traversait la route, celui-ci se fait oblitérer. C’est la loi pour les mineurs qui souffrent.
Or, en dépit de tout, certaines choses ne peuvent pas être effacées.

« Imaginez un monde où la loi vous oblige à être heureux… ». Telle est la phrase d’accroche de ce livre.
Petit titre Young Adult qui se lit bien, je me suis plongée le temps d’une journée dans l’univers de #Bleue, de Florence Hinckel.
Je suis sortie de ma lecture partagée.
J’ai bien aimé cette lecture parce qu’elle propose de réfléchir à des sujets dont on parle peu : les émotions et sentiments. Les deux protagonistes, Silas et Astrid, sont sensibles dans un monde où ne fait pas bon l’être. Ils ont pourtant des réflexions intéressantes sur ce que les émotions, même négatives, apportent à l’existence. Doit-on éradiquer la douleur par facilité ? Est-il normal de souffrir ? Pourquoi, alors qu’on soigne les douleurs du corps, ne pourrait-on pas aussi soigner les douleurs de l’âme ? Cette lecture amène le lecteur à opérer une réflexion et à se poser ces mêmes questions pour en tirer lui-même les réponses. Peut-être que rougir n’est pas une faiblesse ? Peut-être que souffrir n’est pas un mal ?
L’univers dépeint par l’autrice est futuriste, mais pas trop. Je n’ai pas été perdue dans ma lecture. D’ailleurs, les quelques éléments utilisés pour ancrer le texte dans le futur sont plutôt classiques : réseau communautaire, hologrammes… rien de très nouveau.
Le récit se lit rapidement et est bien écrit. On est tout de suite plongé dans l’histoire à travers ce qui ressemble à deux témoignages. Le livre est découpé en trois parties qui alternent la parole de Silas et celle d’Astrid. L’autrice a su créer des rebondissements qui rythment le récit et donnent toujours envie de tourner la page. Cela m’a fait penser à la série The Book of Ivy , d’Amy Engel, qui est également assez court et Young Adult.
Mais si j’ai apprécié la lecture dans l’ensemble, elle m’a aussi laissée un peu sur ma faim.
L’ouvrage n’est pas épais, à peine 280 pages, et c’est là tout le problème. La promesse émise en quatrième de couverture n’est selon moi pas tenue. L’univers, et globalement l’ensemble du livre, manque de profondeur. Je n’ai pas ressenti cette pression de la société qui obligerait les gens à être heureux. On nous parle d’une obligation pour les mineurs mais visiblement tout le monde ne s’y soumet pas. On ne sait pas vraiment ce qu’on risque si on s’y dérobe. Et d’une manière générale je n’ai pas ressenti cette pression perpétuelle à être heureux.
Les personnages aussi manquent de profondeur. Silas et Astrid semblent chantent une ode à l’amour de la première à la dernière page mais dans la mesure où on n’a pas vu naître leur histoire, cela m’a laissé indifférente. Pire, j’ai trouvé qu’ils en faisaient trop, cela m’a paru exagéré. Je n’ai pas réussi à adhérer à la force de leurs sentiments parce que le livre est passé trop vite sur leur naissance. Aussi, les différents événements sont attendus et un peu trop « faciles » pour les héros.
C’est ce que je reproche au livre d’une manière général : il est trop superficiel, il va trop vite, et manque de profondeur pour développer son cadre et ses personnages.
Il fallait s’y attendre avec un one shot de 280 pages, mais peut-être que l’autrice a vu trop grand pour son intrigue. Même les motivations des uns et des autres m’ont semblé légères et assez peu développées.
En résumé, une lecture en demi-teinte que j’ai tout de même pris plaisir à lire entre deux romans plus profonds.

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Pour qui : Les lecteurs qui aiment les histoires légères et sans prise de tête, pas forcément originales mais qui divertissent.

Les + : Un style fluide qui se lit facilement, un rythme assez rapide qui fait tourner les pages, un texte divertissant.

Les – : L’univers et les personnages restent superficiels. Il y a de bonnes idées qui auraient gagnées à être approfondies pour mieux coller à la promesse du roman.

Infos pratiques
Poche : 280 pages
Editeur : Pocket Jeunesse (12 mars 2020)
Collection : Hors collection sériel
Langue : Français
ISBN-10 : 2266305913
ISBN-13 : 978-2266305914

L’embrasement, de Suzanne Collins – Hunger games 2

L’embrasement, de Suzanne Collins (tome 2 de la trilogie Hunger Games, éditions PKJ)

Le dernier acte de Katniss dans l’arène a certes sauvé sa vie et celle de Peeta, mais il a surtout allumé la colère du Capitole. L’acte de bravoure (ou d’inconscience) de la jeune fille a donné de l’espoir au peuple des districts qui commencent à se soulever. Le président Snow l’oblige à essayer d’étouffer cette rebellion en devenir, mais Katniss peine à y parvenir, et chacun de ses actes conforte la population dans ses désirs.
Pour se venger, le Capitole choisi d’envoyer dans les jeux de l’Expiation d’anciens vainqueurs des Hunger Games. Katniss et Peeta n’auront guère le choix que d’y retourner et d’essayer de survivre, à nouveau.

Après ce qui ressemblait pour moi à un one-shot, Hunger Games propose donc une suite, cette fois-ci sous-titrée « l’embrasement ». J’ai lu cette suite juste après le premier, si bien que tout était encore frais dans ma tête.
Je ne sais pas si c’était une bonne idée car ce que j’en ai surtout retenu, c’est le caractère répétitif de ce tome par rapport au premier.
Nous avons ici une nouvelle édition des jeux, cette fois-ci les jeux de l’Expiation (organisés tous les 25 ans) dans lesquels Peeta et Katniss repartent pour un tour. Et c’est le cas de le dire.
Si l’idée globale pour ce qui est de l’agence de l’arène est bonne, ce tome n’est qu’une nouvelle suite de scénario complaisant, d’héroïne qui n’en est pas vraiment une, d’univers faible et surtout d’une autrice qui essaie de se raccrocher aux branches de son univers pour justifier cette suite.
Car c’est vrai, on retrouve l’emblème du geais moqueur et quelques lignes esquissées dans le premier tome sont un peu développées, mais j’ai personnellement trouvé cette suite un peu faible.
Le tome porte le nom de « L’embrasement ». Or, je n’ai pas du tout ressenti cet embrasement. Je m’attendais à sentir une tension, à la sentir monter en puissance, voire sentir un étau se refermer autour des héros… Mais non. Le fait que le scénario soit si complaisant avec l’héroïne n’aide pas à avoir peur pour elle.
Côté univers, je n’ai donc pas ressenti cet embrasement dans les districts, pas plus que je n’ai trouvé l’intérêt de faire tous les 25 ans des jeux « de l’expiation ». Comme dans le premier, l’univers mis en place par Suzanne Collins me paraît faible, construit sur des bases floues et peu crédibles, auxquelles j’ai eu du mal à adhérer.
Clairement, Suzanne Collins est douée pour les scènes d’actions et les péripéties des héros, mais pas pour construire un univers. Beaucoup de pistes sont trop faibles et donnent l’impression de sortir du chapeau. Parfois l’importance est donnée à des éléments de manière disproportionnée, ou alors j’ai loupé des épisodes.
Pour ce qui est des personnages, je ne me suis pas vraiment attachée à Katniss dans le premier, et cela n’est pas plus arrivé dans ce second opus. Elle est assez froide, ne sait pas sur quel pied danser dans ses sentiments, et agit souvent de manière irréfléchie. Le fait qu’elle soit à la fois avec Peeta et Gale, mais pas vraiment avec non plus, forme un trio des plus lassant. Je ne comprends pas pourquoi tout le monde voue tant d’importance à la sauver alors qu’il est évident que tous les autres personnages sont plus talentueux.
Le style reste simple et efficace. Le côté « scénario de programmes télé » (la biographie de présentation de l’autrice mentionne qu’elle travaille à créer cela) se ressent dans le rythme soutenu du titre et dans les cliffhanger qui arrivent à chaque fin de chapitre. Un bon point qui donne toujours envie de lire un peu plus.
Finalement, pour en revenir à mon sentiment général, je me demande si je ne suis pas restée insensible, ou hermétique. Cet embrasement n’aura pas provoqué chez moi l’étincelle et je sors déçue par ce titre.
Quoi qu’il en soit, cet opus central amorce un tournant dans l’histoire et sa fin plus ou moins attendue confirme que le dénouement se fera dans le dernier roman. J’espère qu’il sera à la hauteur.

Pour qui : les lecteurs qui ont lu le premier, ceux qui aiment les romans Young-Adult rythmés, les triangles amoureux

Les + : un style dynamique avec de nombreux cliffhanger qui donne envie de lire toujours plus de pages, de bonnes idées dans l’arène.

Les – : le personnage de Katniss est insupportable d’indécision et d’immaturité, elle a toujours beaucoup trop de chance pour qu’on s’y attache, et le triangle amoureux finit par agacer. La construction de l’univers est trop faible pour être crédible et de nombreux éléments paraissent créés sur des bases faibles.

Infos pratiques
Poche : 432 pages
Editeur : Pocket Jeunesse (4 juin 2015)
Collection : Hors collection sériel
Langue : Français
ISBN-10 : 2266260782
ISBN-13 : 978-2266260787

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