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L’effet coccinelle, de Yann Bécu

L’effet coccinelle, de Yann Bécu (one shot, éditions Pocket)

Ils sont trois. Leur mission : faire de la planète Terre un espace le plus paisible possible. Le problème : ils ne sont pas doués.
C’est ainsi que ce qui devait être une mission d’infiltration vite achevée va se transformer en le plus grand bazar de l’histoire des Boueux.
Bienvenue sur Terre en 2029.

L’Effet Coccinelle est le nouveau roman de Yann Bécu après Les bras de Morphée. Si à l’époque j’avais été plutôt mitigée sur ma lecture, peut-être parce que j’en attendais trop, j’ai dévoré cet effet coccinelle avec enthousiasme.
En effet, dès le départ, le ton est donné : ce serra barré.
Ce petit roman prend en effet un parti très gouailleur afin de mieux dénoncer les non sens de la société. Ce que j’ai aimé, c’est que l’auteur a mélangé son histoire très SF (nous avons une bande d’extra-terrestres qui débarque sur la planète afin d’y remettre de l’ordre) avec des éléments de polar. Dès le départ on se doute que les deux genres vont se rencontrer mais on ne sait ni où, ni comment, ni pourquoi. Cela crée un suspense bienvenu qui nous incite à lire les chapitres les uns après les autres.
L’âge des personnages est un peu rocambolesque vu par le prisme de mon humanité (et donc mon échelle de valeurs) mais je me suis attachée aux trois. Ils sont tous leurs particularités qui les rendent finalement très humains. Et quel humour dans les pages ! J’ai souvent souri, parfois ri, et suis surtout restée curieuse de bout en bout.
Le style très direct et populaire des personnages leur donne une lassitude de leur quotidien qui prête à sourire et il y a quelques sorties de haute volée. Cette plume incisive m’a rappelé celle de Karim Berrouka dans son Club des punks contre l’apocalypse zombie. Une littérature rafraichissante arrivée à point nommée pendant l’été.
Côté scénario, il m’a fallu un petit temps pour bien comprendre les enjeux de chacun. On reçoit beaucoup d’informations d’un coup et il faut laisser à l’histoire le temps de s’installer. Ne désespérez pas si le début vous paraît confus, tout finira par s’éclairer. Autre point que l’auteur a maîtrisé, ce sont les rebondissements. Ainsi, mon intérêt s’est trouvé éveillé à chaque instant. Plusieurs fois je me suis demandée où l’auteur voulait m’emmener. On a l’impression que la mission sera facile, mais comme un « effet papillon », une petite cause peut avoir de grandes conséquences. On suit donc la cause et une partie de ses conséquences.
Je reconnais une petite frustration dans le fait qu’on ne connaisse pas LA preuve de l’existence de Dieu. Certes ce n’est pas le propos, mais l’auteur tourne autour du pot et on sent bien que lui-même n’est pas capable d’expliquer l’ampleur de la bombe qu’il a lâché dans cet univers. Quitte à ce qu’on me raconte un bobard ou qu’on ne lève qu’un coin du voile, j’aurais préféré cela à rien du tout. Car, de fait, ne rien savoir de ce qui déclenche un tsunami mondial en atténue sa portée. C’est d’autant plus dommage qu’un bon gros tiers de l’œuvre dépend de cette révélation que l’on ne connait donc pas du tout.
Mis à part cela, L’effet Coccinelle est une belle découverte que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire. Peut-être qu’il m’a plu parce que je n’en attendais rien, contrairement aux bras de Morphée desquels j’étais sortie mitigée. Aussi, le petit clin d’œil à ce premier ouvrage dans le second m’a fait sourire, c’est totalement sans le style du texte.
Du coup, quitte à n’en lire qu’un de cet auteur, je ne peux que vous conseiller celui-ci.

Pour qui : Les lecteurs qui aiment les ouvrages de SF au ton complètement barré et qui ne sont pas trop longs.

Les + : une atmosphère survoltée et très comique qui fait sourire, une plume fluide agréable à suivre et un rythme effréné, des personnages attachants.

Les – : Les passages sortis des dossiers de la police sont trop petits dans la version poche et sont difficiles à lire, on ne connait pas un seul élément de LA preuve de l’existence de Dieu ce qui atténue la portée des éléments qui en découlent.

Infos pratiques
Éditeur ‏ :
‎ Pocket (9 juin 2022)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 416 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 226632411X
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2266324113

La tour des maléfices, de David eddings (la belgariade t4)

La tour des maléfices, de David Eddings (Tome 4 de la série La Belgariade, éditions Pocket)

L’Orbe a retrouvé sa place, Riva voit son roi monter sur le trône. Garion, Belgarath, Polgara et les autres compagnons ont atteint leur objectif.
Pour autant, la quête n’est pas terminée, il reste encore une tâche à accomplir, et elle est essentielle. Garion va devoir affronter Torak, seul à seul. C’est ce combat à mort qui déterminera l’avenir de l’Humanité.
Mais avant, le jeune homme va devoir apprendre à vivre comme un Roi, quitte à y laisser quelques plumes.

Avant-dernier tome de la série qui compte 5 ouvrages, la Tour des maléfices est dans la droite lignée de ces prédecesseurs. Si comme moi vous avez aimé l’univers, l’ambiance, les personnages de la première intégrale, vous ne pourrez qu’apprécier cette nouvelle lecture.
Ce que j’aime dans cette série, c’est la facilité de sa lecture et le dosage des évènements/révélations. David Eddings sait nous raconter une histoire, finalement assez basique, mais d’une manière accessible même aux lecteurs les moins habitués du genre.
En soit, les personnages ne font pas grand chose de plus qu’un long voyage d’un point A vers un point B, et pourtant il y a des choses à raconter. On ne s’ennuie pas et à aucun moment l’auteur ne donne l’impression de faire du remplissage. Comme je le disais plus haut, les révélations sont suffisemment bien dosées pour que ce nouveau tome garde tout son intérêt. Ce qu’on croyait être la fin n’est en fait qu’un début (on s’en doute puisqu’il reste un tome après). Les personnages qui gravitent autour de Garion vivent aussi des péripéties qui viennent ajouter leur pierre à l’édifice commun. Tout a du sens.
J’avoue que j’ai un peu redouté le traitement du duo de sorciers Belgarath/Polgara, tant ils semblent capables de tout. Cela peut faire basculer une bonne histoire dans la facilité. Pourtant, ce n’est pas le gars. C’était peut-être le plus difficile à doser, d’ailleurs. Ces personnages que rien ne semble pouvoir arrêter sont capables de tout, et dès lors il n’y aurait plus d’histoire. J’ai déjà lu plusieurs ouvrages ou le pouvoir semble s’adapter au scénario pour venir en aide au manque d’inspiration de l’auteur, finissant d’achever mon opinion sur des titres souvent peu convainquants. Ici, bien qu’on sache qu’ils sont capables d’à peu près tout et sont immortels, ils ont pourtant des faiblesses et des limites. C’est ce qui fait la différence.
Bref, j’ai une nouvelle fois aimé cet ouvrage. L’histoire avance et s’achemine vers une bataille finale que l’on devine épique. L’ensemble très visuel ne sera pas sans rappeler les films du Seigneur des anneaux, dont le livre est un héritier assumé. Les personnages évoluent, progressent, on tremble avec eux, on a peur pour eux, et j’ai hâte de lire la suite et fin pour connaître l’issue de ce cycle.
A lire si vous avez lu les précédents tomes, au risque de ne pas tout comprendre.

Pour qui : les lecteurs qui ont envie de découvrir le genre de la fantasy sans partir dans un récit compliqué et inabordable, ceux qui ont lu les romans précédents.

Les + : l’évolution des personnages, le dosage des évènements et révélations, la facilité de lecture.

Les – : L’auteur passe parfois un peu vite sur certains éléments que j’aurais été curieuse de découvrir (les discours de Ce’Nedra).

Infos pratiques
Éditeur ‏ :
‎ Pocket (11 février 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 880 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2266307444
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2266307444


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