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Train d’enfer pour ange rouge, de Franck Thilliez

Train d’enfer pour ange rouge, de Franck Thilliez (one shot, éditions Pocket)

Non loin de Paris, un crime atroce est commis. la victime, une jeune femme apparemment sans histoire, a été retrouvée au coeur d’un abominable mise en scène. C’est comme si le tueur avait cherché à passer un message.
L’enquête sera confiée au commissaire Franck Sharko. L’homme traverse actuellement un enfer et pour cause : sa femme a disparu depuis six mois sans laisser de trace ni donner aucun signe de vie.
Et si les deux affaires étaient liées ?
S’il lui fallait traverser l’ombre pour retrouver la lumière ?
Prêt à tout pour percer le mystère, Franck va s’enfoncer au plus profond de la noirceur de l’âme humaine.

Train d’enfer pour ange rouge est le livre qui a révélé Franck Thilliez au grand public. Il s’agit, comme on le voit très vite, d’un véritable thriller.
J’ai néanmoins choisi d’en parler ici car, à la manière des premiers ouvrages de Peter James qui oscillaient à la frontière du fantastique (voir les chroniques de Alchimiste ou encore Mort Imminente sur le blog), l’auteur a placé un élément « surnaturel » dans son livre avec le personnage de Doudou Camélia.
J’ai beaucoup aimé ce personnage qui apporte une dimension supplémentaire au récit. Le lecteur se fera son propre avis sur cette femme qui prétend avoir certains pouvoirs. On sent que l’auteur lui-même y est attaché.
On sent dans ce premier texte que l’auteur se cherche. Il est intéressant de le découvrir après avoir lu quasiment tous les titres suivants, jusqu’au plus récent sorti cette année (La F(a)ille, Fleuve Editions). Ainsi, on voit les prémices des personnages que nous connaissons désormais bien, le tâtonnement du style, pourtant déjà très affirmé et gore, et le passé des héros.
En effet, ce roman est très gore. L’auteur n’épargne pas ses lecteurs. C’est sans doute ce qui a contribué au succès de l’auteur, bien qu’il s’oriente aujourd’hui vers des histoires plus psychologiques et moins gores.
Comme pour tous les titres de Franck Thilliez, celui-ci se dévore. J’ai été prise dans les pages et ai aimé chercher à connaître la suite des évènements. On enquête en même temps que le commissaire et on se demande jusqu’où ira la noirceur de l’histoire. Lire Franck Thilliez, c’est s’envelopper de ce qui se fait de plus horrible en matière d’âme humaine, explorer des facettes du noir que l’on n’imagine même pas. Tout est terrible car terriblement réaliste.
En outre, j’ai apprécié la relation entre le titre du roman et l’histoire en elle-même. On voit que dès le début, l’auteur prenait soin de distiller les informations dans chaque détail et que rien n’est laissé au hasard.
Le style, très cinématographique, est facile à lire.
Comme je le disais plus haut, un soupçon de surnaturel vient soutenir le héros dans des moments inattendus et j’ai apprécié ce mélange des genres. De plus, et c’est assez rare pour le souligner, l’intrigue se passe en France, de nos jours. Ainsi, on découvre les rouages de la justice française ainsi que les rouages de l’administration française.
Le titre datant de plus de 10 ans, certains aspects ont un peu vieilli, comme lorsqu’on voit un vieux téléfilm à la télévision, mais tout reste parfaitement immersif.
Un roman à lire avec le coeur bien accroché.

Pour qui : Les lecteurs qui aiment les histoires haletantes, les enquêtes, qui n’ont pas peur des scènes explicites de gore et de violence, ceux qui aiment mettre un peu de fantastique dans l’horreur du quotidien.

Les + : Une écriture haletante qui prend le lecteur et ne le lâche pas avant la fin, des personnages torturés, un environnement réaliste et une intrigue qui se déroule de nos jours.

Les – : Le scénario parfois un peu complaisant avec le héros, le criminel qui énonce tous ses crimes lors d’un long soliloque un peu démodé.

Infos pratiques
Éditeur ‏ :
‎ Pocket (8 juin 2011)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 448 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2266204998
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2266204996

L’effet coccinelle, de Yann Bécu

L’effet coccinelle, de Yann Bécu (one shot, éditions Pocket)

Ils sont trois. Leur mission : faire de la planète Terre un espace le plus paisible possible. Le problème : ils ne sont pas doués.
C’est ainsi que ce qui devait être une mission d’infiltration vite achevée va se transformer en le plus grand bazar de l’histoire des Boueux.
Bienvenue sur Terre en 2029.

L’Effet Coccinelle est le nouveau roman de Yann Bécu après Les bras de Morphée. Si à l’époque j’avais été plutôt mitigée sur ma lecture, peut-être parce que j’en attendais trop, j’ai dévoré cet effet coccinelle avec enthousiasme.
En effet, dès le départ, le ton est donné : ce serra barré.
Ce petit roman prend en effet un parti très gouailleur afin de mieux dénoncer les non sens de la société. Ce que j’ai aimé, c’est que l’auteur a mélangé son histoire très SF (nous avons une bande d’extra-terrestres qui débarque sur la planète afin d’y remettre de l’ordre) avec des éléments de polar. Dès le départ on se doute que les deux genres vont se rencontrer mais on ne sait ni où, ni comment, ni pourquoi. Cela crée un suspense bienvenu qui nous incite à lire les chapitres les uns après les autres.
L’âge des personnages est un peu rocambolesque vu par le prisme de mon humanité (et donc mon échelle de valeurs) mais je me suis attachée aux trois. Ils sont tous leurs particularités qui les rendent finalement très humains. Et quel humour dans les pages ! J’ai souvent souri, parfois ri, et suis surtout restée curieuse de bout en bout.
Le style très direct et populaire des personnages leur donne une lassitude de leur quotidien qui prête à sourire et il y a quelques sorties de haute volée. Cette plume incisive m’a rappelé celle de Karim Berrouka dans son Club des punks contre l’apocalypse zombie. Une littérature rafraichissante arrivée à point nommée pendant l’été.
Côté scénario, il m’a fallu un petit temps pour bien comprendre les enjeux de chacun. On reçoit beaucoup d’informations d’un coup et il faut laisser à l’histoire le temps de s’installer. Ne désespérez pas si le début vous paraît confus, tout finira par s’éclairer. Autre point que l’auteur a maîtrisé, ce sont les rebondissements. Ainsi, mon intérêt s’est trouvé éveillé à chaque instant. Plusieurs fois je me suis demandée où l’auteur voulait m’emmener. On a l’impression que la mission sera facile, mais comme un « effet papillon », une petite cause peut avoir de grandes conséquences. On suit donc la cause et une partie de ses conséquences.
Je reconnais une petite frustration dans le fait qu’on ne connaisse pas LA preuve de l’existence de Dieu. Certes ce n’est pas le propos, mais l’auteur tourne autour du pot et on sent bien que lui-même n’est pas capable d’expliquer l’ampleur de la bombe qu’il a lâché dans cet univers. Quitte à ce qu’on me raconte un bobard ou qu’on ne lève qu’un coin du voile, j’aurais préféré cela à rien du tout. Car, de fait, ne rien savoir de ce qui déclenche un tsunami mondial en atténue sa portée. C’est d’autant plus dommage qu’un bon gros tiers de l’œuvre dépend de cette révélation que l’on ne connait donc pas du tout.
Mis à part cela, L’effet Coccinelle est une belle découverte que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire. Peut-être qu’il m’a plu parce que je n’en attendais rien, contrairement aux bras de Morphée desquels j’étais sortie mitigée. Aussi, le petit clin d’œil à ce premier ouvrage dans le second m’a fait sourire, c’est totalement sans le style du texte.
Du coup, quitte à n’en lire qu’un de cet auteur, je ne peux que vous conseiller celui-ci.

Pour qui : Les lecteurs qui aiment les ouvrages de SF au ton complètement barré et qui ne sont pas trop longs.

Les + : une atmosphère survoltée et très comique qui fait sourire, une plume fluide agréable à suivre et un rythme effréné, des personnages attachants.

Les – : Les passages sortis des dossiers de la police sont trop petits dans la version poche et sont difficiles à lire, on ne connait pas un seul élément de LA preuve de l’existence de Dieu ce qui atténue la portée des éléments qui en découlent.

Infos pratiques
Éditeur ‏ :
‎ Pocket (9 juin 2022)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 416 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 226632411X
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2266324113

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