Le sacrifice des damnés, de Stéphane Soutoul

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Le sacrifice des damnés, de Stéphane Soutoul (tome 2 de la trilogie des âmes déchueséditions du Petit Caveau)

Léonore de Lacarme a trouvé l’amour dans les bras du beau Norman et le couple heureux attend un enfant. A quelques jours du terme, Léonore et son compagnon sont les victimes du terrible cercle des chasseurs de ténèbres. En résulte un crime atroce, duquel les amoureux et leur progéniture échapperont. Mais à quel prix ? Comment lutter pour la vie quand la mort apparaît comme la seule façon de réussir ?
Aidés par une mystérieuse sorcière, les amants vont connaître bien des tourments.
De son côté, Paul de Lacarme rentre au prieuré et y découvre un massacre sang nom. Parti à la recherche de sa soeur, il pourrait bien tomber dans des pièges diaboliques destinés à nuire à sa famille toute entière.

En mauvaise élève que je suis je n’ai pas lu les épisodes de la série dans l’ordre, puisque j’ai commencé par le début, enchaîné par la fin, avant de terminer par ce titre placé juste au milieu.
Cela a eu pour conséquence de m’apprendre les événements postérieurs à ceux évoqués dans le très bon Coeur de Ténèbres. Une approche différente, donc, mais tout aussi plaisante.
Que dire de ce titre intermédiaire entre le début et la fin ?
Nous y retrouvons l’ambiance du premier tome, celui qui m’avait moins convaincu que le dernier. Hé oui, j’ai été moins touchée par ce roman que par son successeur chronologique. Pour plusieurs raisons :
La première est probablement le fait du trop grand romantisme de l’oeuvre. Nous sommes tous fleurs bleue à des degrés divers, mais j’ai tendance à dire que trop de romantisme tue le romantisme. Là où l’auteur a su y mettre plus de forme et peut-être plus de subtilité dans le dernier tome, Le sacrifice des damnés dégouline de bons sentiments. Les clichés sur l’amour fou y sont pratiquement tous et c’est cela qui a refroidi mes ardeurs. J’ai relevé pêle-mêle les amoureux transis qui assistent impuissants à la torture de l’autre sous leurs yeux emplis de larmes, le retour de l’amour perdu qu’on n’a pas vraiment oublié, le sacrifice de sa vie pour sauver son amant, la femme fatale dans ce qu’elle a de plus traditionnel (les jambes, la bouche, l’accent, le caractère, sans parler de la tenue ultra-sexy)… Bref, les longues scène d’amour toujours m’ont moins convaincues, comme vous l’aurez compris.
Autre petit point que je reproche à l’auteur (parce que j’ai déjà abordé le sujet dans ma chronique de Coeur de Ténèbres), c’est le découpage du roman. Le roman possède un prologue, un récit, un épilogue, puis encore d’autres choses après. Si bien que j’ai eu parfois l’impression que l’ouvrage ne se terminait pas. Une impression de longueur due au trop plein d’informations contenues dans un même livre. L’épilogue nous parle d’un personnage, puis une ultime partie se déroule 15 ans après pour revenir sur la jeune Béatrice… Une fois encore j’ai trouvé cette dernière partie « en trop », comme pour les lettres de Coeur de Ténèbres. Ce découpage alourdit considérablement le livre et a malheureusement achevé ma lecture par un moment en demi-teinte.
Malgré cela, j’ai pris plaisir à lire cet ouvrage dont le style est toujours très particulier. Teinté de mélancolie, on plonge facilement dans le passé. Les descriptions nous dépeignent parfaitement les lieux que l’on imagine glaçants et romantiques. Les mots choisi comportent parfois quelques répétitions, notamment dans la première moitié où la narration nous répète à chaque phrase que Léonore est enceinte.
Du côté de la galerie de personnages, l’auteur sait nous proposer des personnalités diverses, multiples, mais sans surcharge. Si bien que le traitement de chacun est fait à sa juste mesure. Chacun des personnages a ses caractéristiques et l’on n’est jamais perdu.
L’univers mis en place est également intéressant. L’idée de suivre les péripéties d’une famille sur plusieurs générations est vraiment intéressante, d’autant plus qu’il ne s’agit pas d’une famille ordinaire. J’ai aimé le fait de leur donner des ennemis puissants et de les voir parfois triompher.  Car là où l’équilibre se fait avec le romantisme exacerbé, c’est que les histoires de Stéphane Soutoul ne se terminent pas toujours bien. Du moins, pas tout à fait. Et c’est ainsi qu’un titre qui aurait pu flancher clairement du côté de la mièvrerie pour adolescentes devient un titre plus adulte et plus torturé. L’exercice n’est pas facile et l’on sent dans le roman que Stéphane est en pleine progression (l’aboutissement étant le merveilleux Coeur de ténèbres).
Une série prenante à suivre et un ouvrage dont la qualité au sein de la trilogie va crescendo. Il mérite tout à fait sa place au milieu des deux autres.

Pour qui : les lecteurs qui aiment les littératures romantiques, les amours romanesques et les vampires.

Les + : Un texte bien écrit, plaisant, agréable, qui se lit comme on regarde un film. Les personnages sont globalement attachants et on se laisse captiver par l’ambiance du lieu.

Les – : Les ajouts en fin de récit le font traîner en longueur, ce qui est dommage.

Infos pratiques
Date de parution :
 15 novembre 2011
ISBN: 978-2-919550-02-9
Nombre de pages: 186
Prix de vente: 14,90 € (version papier) – 5,99€ (version numérique)
Illustration de couverture: Cécile Guillot
Collection: Sang d’Âme

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