Mon Amour à Pompéi, de Christian Eychloma

Mon Amour à Pompéi, de Christian Eychloma (one-shot, éditions Chloé des Lys)

Roman coup de coeur !

Un procès où tout semble concorder en défaveur de l’accusé pourrait ne pas éveiller les soupçons et pourtant… Une preuve vient contredire le schéma mis en place par l’accusation. Comment est-ce possible ? Un fait d’apparence inexplicable trouvera pourtant réponse 4 ans plus tard lorsqu’un prix Nobel frappera à la porte du juge d’instruction de l’affaire. Passionné par l’histoire et fasciné par un étrange portrait, Roland Lévêque ne va pas hésiter à donner de sa personne pour aller au-delà de toutes les croyances, là où une belle inconnue l’attend peut-être… Il en va de l’acquittement d’un potentiel innocent, mais aussi d’un amour millénaire…

Ce n’est pas peu dire que j’ai été emballée par cette lecture.
J’ai retrouvé ici la plume de Christian Eychloma, découverte il y a plusieurs mois lors de ma lecture de Que Le Diable nous Emporte. A l’époque, j’avais déjà insisté sur l’intelligence de son écriture et de ses histoires.
Moi qui aime les lectures de type « hard-fiction » pour leurs fondements scientifiques poussés, je suis ravie. Mon Amour à Pompéi développe la théorie d’un multivers dans lequel une infinité d’univers parallèles se développeraient à chacune des décisions que nous prenons dans notre vie de manière à ce que tout devienne possible. Le tout étant d’inventer un appareil pour pouvoir voyager sans risque à travers les différentes époques. La théorie est complexe mais l’auteur a réussi à la rendre accessible au lecteur par des explications claires. J’en suis très contente puisque la complexité était mon principal reproche dans la lecture du premier tome de Que Le Diable nous Emporte.
Le roman s’ouvre sur un procès très bien écrit de par son rythme et sa crédibilité. J’ai été accrochée immédiatement, happée par les dialogues et le décors si crédibles. Je me suis demandé quel rapport ce procès pouvait avoir avec Pompéi et pourtant… je n’ai pas été déçue de la réponse.
Le style d’écriture est intelligent, rythmé, les dialogues ne sont pas naïfs et sont bien adaptés aux personnages en dépit de quelques longueurs de phrases.
Toute la partie se déroulant à Pompéi a été un plaisir à lire, véritable voyage temporel. J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir les péripéties d’un homme du XXIème siècle dans le 1er siècle après Jésus-Christ. Certaines choses m’ont semblées un peu faciles, comme la maîtrise du latin par le héros ou son histoire d’amour, mais dans l’ensemble on ne tombe jamais dans l’absurde ni le « trop gros ». Les multiples rebondissements m’ont tenus en haleine et j’ai eu l’impression que l’auteur s’est fait plaisir à pousser loin sa théorie du multivers.
Ce one-shot bien construit boucle la boucle et n’annonce aucune suite. Qu’importe, ce livre suffit à lui seul à marquer mon esprit pour toutes les qualités évoquées ci-dessus. C’est intéressant, plaisant, divertissant, intelligent… et donc c’est un coup de coeur, en toute logique.

Découvrez prochainement notre interview de Christian Eychloma

Pour qui : Les lecteurs qui aiment les lectures qui font réfléchir ainsi que la Rome antique.

Les + : Un thème original avec la théorie du multivers, un environnement prenant et agréable, des dialogues crédibles… Une belle histoire.

Les – : Certains détails comme l’histoire d’amour un peu facile ou la maîtrise du latin un peu trop rapide.

Infos pratiques

Relié: 408 pages
Editeur : Chloé des Lys (12 juin 2012)
Langue : Français
ISBN-10: 287459654X
ISBN-13: 978-2874596544

5 Commentaires

  • Je ne fais que commencer à lire « Mon amour à Pompéi ». Je trouve très intéressant que l’auteur mette en relation deux personnages à la rigueur intellectuelle et la droiture de leurs fonctions.
    Un juge qui malgré ses certitudes ne peut jamais expliquer – sinon des convictions- qu’il a raison.
    Un mathématicien qui vous démontre toujours par A+B qu’il est dans le vrai.
    D’autre part , Mr Eychloma étant latiniste, l’écriture est belle, claire. Les phrases sont courtes
    précises.
    J’attends de lire la suite pour vous donner un avis plus précis.

    J’aime

  • Re bonjour,

    Mon amour à Pompei.

    Le récit est réussi, bien construit , très clair, facile à lire malgré la technicité employée à certains moments.

    Pour moi l’histoire est scindée en 4 parties.

    Dans un premier temps l’auteur décrit avec une grande justesse une séance de Tribunal d’assise. Le président , après avoir entendu les témoins, les experts, les avocats, l’accusé,
    ira voter à huis-clos , avec ses 2 accesseurs et les 6 jurés et après délibération lira la sentence : condamnation à perpétuité.
    l’avocat commis d’office de l’accusé est dans le doute.
    Lors d’une soirée, il présente au juge d’instruction qui a suivi l’affaire un professeur au collège de France, prix Nobel de physique. Ce dernier vient d’inventer un appareil permettant de voyager dans un monde parallèle

    Quelle riche idée de la part de l’auteur de mettre face à face ces deux personnages.
    Les joutes verbales sont soutenues et approfondies. Le juge ayant pouvoir de rechercher le vrai du faux, la faille, le physicien soutenant sa découverte, montre, explique, démontre qu’il est dans le vrai. Le juge sera convaincu et se porte cobaye si je puis dire.

    Deuxième partie.
    Arrivée du juge à Pompeî. en l’an 79 après J.C. – je crois -. Quel bon en arrière.
    Son court séjour sera rempli d’évènements cocasses. L’humour, tout en finesse, est au rendez-vous.
    La société romaine est bourgeoise, les habitants ont une grande liberté d’expression, ils sont cultivés; les conversations raffinées, intelligentes mais non sophistiquées. Tous lecteurs y trouveront leur bonheur.

    Troisième partie.
    Le retour du juge au 21ème siècle, avant que le Vésuve entre en éruption.
    L’auteur décrit les signes avant coureurs du cataclysme, le comportement de la foule avec une réelle vérité.

    Son amourette avec Laetitia me parait secondaire, inutile. Ce fil conducteur de l’histoire , l’auteur aurait pu s’en passer.
    Sa rencontre avec le 3ème homme venant du futur est surprenante, mais il sera le protecteur . C’est lui qui ramènera le juge au point de départ.

    quatrième partie.
    Le juge ayant fait appel, le condamné est libéré.
    Cette partie est un peu technique, la conversation étant surréaliste, j’ai du faire quelques efforts pour comprendre cette histoire de crime. L’accusé vient aussi d’un monde parallèle.

    Le juge a une épouse intelligente. Celle-ci le laissera repartir, sans retour, à Pompéi retrouver Laetitia.
    Je pense que l’auteur voulait dire que la liberté est sacrée.

    Je laisse à C. Eychloma deux citations .
    La vérité de demain se nourrit de l’erreur d’hier – S Exupéry

    la vérité d’hier se meurt, celle de demain reste à bâtir – St Exupéry – lettre à un otage – chapitre V –

    J’aime

  • Merci beaucoup pour votre aimable commentaire ! Aujourd’hui une divertissante fiction, mais qui sait, un jour, après tout…

    « Croire tout découvert est une erreur profonde
    C’est prendre l’horizon pour les bornes du monde »…

    J’aime

    • Excusez mes deux erreurs d’orthographe. Assise = Assises.
      Accesseurs = Assesseurs.

      Je médite depuis mi décembre sur votre citation, et sur « Ainsi-soit-il ». D’une 20ène de pages, j’aimerais bien passer à une 1/2 page…..
      En ce moment je lis  » que le diable vous emporte. » tom1 et 2 ..
      Vous êtes passionnant, voilà que je fais des recherches approfondies sur l’espace…
      A bientôt pour une 1/2 page à lire.

      J’aime

  • Bonsoir, merci infiniment pour vos commentaires. Je suis ravi d’apprendre que mes romans vous ont permis de découvrir de nouveaux horizons !

    « Les livres sont des portes vers des espaces plus grands que nos rêves »

    Comme vous venez apparemment d’achever la lecture de « Ainsi soit-il », vous pourriez être intéressée par sa chronique, sortie début janvier sur ce site…

    J’aime

Laisser un commentaire