Ann Radcliffe contre les vampires, de Paul Féval

Ann Radcliffe contre les vampires, de Paul Féval (one shot, tome 4 sur 6 de la saison 1 des Saisons de l’Étrange, éditions Les Moutons Électriques)

Alors qu’elle doit se marier le jour même, la célèbre romancière Ann Radcliffe se lance dans une chasse au vampire dans le but de sauver sa meilleure amie.
Un voyage intense et trépident qui la mènera jusqu’aux confins de Sélène, la ville morte, le sanctuaire des vampires.

De Paul Féval, j’avais déjà lu La Vampire, il y a longtemps. J’en avais gardé le souvenir laborieux d’une littérature ancienne et ampoulée.
Ann Radcliffe contre les vampires (originellement connu sous le nom La Ville Vampire), de par son format plus court, est beaucoup plus abordable. Ou alors c’est parce que j’ai vieilli depuis…
Toujours est-il que ce petit texte m’a plu. Il aborde la question vampirique à sa naissance, dans une Angleterre victorienne chargée et maniérée dont le style s’est emparé avec fidélité.
Nous partons à l’aventure avec une troupe de Ladies et de Gentleman typiques de leur époque. On y sent un peu la poussière, le poids des rouages de cuivre… c’est victorien, très descriptif, attaché à l’étiquette, et cela change. Le roman permet de s’ouvrir à un style plus classique et d’en saisir les contraintes. L’auteur est attaché à son époque.
Bien que certaines scènes m’aient parues un peu confuses, l’ensemble est agréable.
La figure vampirique n’est pas encore imprégnée des clichés que l’on connait actuellement (crocs, chauve-souris, morsure…) car, comme nous pouvons l’apprendre dans la post-face d’Adrien Party : a l’époque le Dracula de Stocker n’est pas encore sorti.
Il s’agit donc d’un roman précurseur, qui a pu créer une figure vierge des a priori et interprétations qu’on connait pour les vampires. Ici les buveurs de sang peuvent se scinder en plusieurs créatures en fonction des personnes qu’elles ont transformées. Le sang est absorbé après un trou fait par la langue, et il se dégage d’eux une lumière verte caractéristique.
La galerie de personnages est fournie, je confesse m’être égarée quelques fois dans les noms des uns et des autres, n’étant pas familière de littérature anglaise. J’ai parfois pris des hommes pour des femmes et inversement.
Néanmoins, tout fini par s’arranger et retrouver son sens sans problème. Il faut juste être un peu concentré.
Une lecture intéressante, portée par un format moderne et qualitatif. Les Saisons de l’étrange permettent en effet de redécouvrir des textes clés des littératures de l’imaginaire.

Pour qui : les lecteurs qui aiment les histoires de vampires originales, les oeuvres classiques inscrites dans leur temps.

Les + : des idées originales qui ne donnent pas une impression de « déjà lu », un style qui nous propulse dans l’angleterre victorienne.

Les – : beaucoup de personnages qui peuvent perdre le lecteur, parfois.

Infos pratiques
Broché: 144 pages
Editeur : Moutons électriques (7 juin 2018)
Collection : Les saisons de l’étrange
Langue : Français
ISBN-10: 2361834650
ISBN-13: 978-2361834654

3 Commentaires

  • Tu as lu « le Vampire » de Polidori ? il tombe pile poil dans ce type de texte ancien mais pré-Dracula donc exempt des clichés qu’on connaît. Et il est très court et se lit facilement (moins de 100 pages si je me rappelle bien)

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    • Bonjour Pandalaveur, non ce texte ne me dit rien, mais merci pour la suggestion que je note pour une prochaine occasion 🙂 Je trouve les textes pré-dracula très intéressants, c’est un peu comme s’ils n’avaient pas été contaminés par une horde de clichés que j’ai désormais lus et relus.

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      • Oui c’est ça. En fait j’avais adoré la première partie de « Dracula » mais la deuxième m’avait laissée plus mitigée, je me disais « Mais c’est tellement cliché tous ces pieux et cet ail ! ». En fait no, c’est cliché pour nous parce que ça fait 200 ans qu’on entend ça mais à l’époque c’était novateur.
        En tout cas je te conseille « Le Vampire », il se lit facilement et est intéressant

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